Les analyses des marchés des logiciels ont longtemps été limitées à l'unique confrontation libre-propriétaire ou propriétaire-piratage. Cette thèse fournit à l'opposé une vision originale d'une confrontation articulée entre propriétaire-libre-piratage. L'analyse du marché des logiciels est réalisée premièrement à travers un descriptif économique et technique du produit "logiciel". Cette description est nécessaire pour saisir le comment et le pourquoi de la déclinaison du produit "logiciel" sous trois formes : propriétaire, libre et piraté. L'aspect technique est particulièrement substantiel puisqu'il permet de comprendre parfois l'impossibilité technique de délimiter le piratage informatique. Cette analyse est appuyée ensuite par un descriptif historique de la construction du marché et l'introduction des droits de propriété qui ont été un facteur déterminant pour la transformation des échanges. On identifie par la suite, les principaux acteurs (producteurs et diffuseurs) de ses trois déclinaisons du bien logiciel et leurs modes organisationnels. En parallèle aux entreprises éditrices de logiciel propriétaire et des communautés de logiciel libre (Hackers), une nouvelle catégorie d'acteurs développant du "matériel informatique libre" est identifiée (open hardware). L'accent est mis sur l'enchevêtrement des frontières entre les communautés libres et le groupe des pirates dont la distinction est complexe, puisque certaines pratiques de piratage sont de fait tolérées par le marché. Les pirates sont aussi considérés dans le cadre de cette thèse, selon leurs compétences techniques. Une typologie des pirates est donc proposée, distinguant les "utilisateurs" des "producteurs" de logiciels piratés (pirates passifs et pirates actifs). Notre analyse se poursuit ensuite avec des modélisations mathématiques et économétriques pour défendre la thèse que les trois déclinaisons du bien logiciel s'inter-influencent et que la concurrence sur le marché des logiciels est ternaire. Cette approche est originale en ce qui concerne les logiciels libres, car vu la récente nouveauté du phénomène, peu d'études de quantification ont été réalisé. Un théorème mathématique, largement utilisé en contrôle optimale, est sollicité pour analyser la façon dont les acteurs des logiciels propriétaires tiennent compte à la fois de la présence concurrentielle des logiciels piratés et celle des logiciels libres. Il est montré qu'une stratégie de tolérance du piratage peut servir favorablement le logiciel propriétaire sur le marché pour réduire "l'effet réseau" des logiciels libres et de renforcer l'effet de "lock-in" du propriétaire. Le modèle économétrique soutient également la thèse que la diffusion des logiciels libres impacte celle des logiciels piratés. La construction d'une base de données de pays à différents niveaux de développement, montre que les politiques gouvernementales en faveur des logiciels libres et l'intérêt de population locale pour linux, peuvent réduire les pratiques du piratage. Ce constat varie selon les catégories de pays étudiés (pays développés, émergents, en voie de développement et pauvres). Les résultats du modèle économétrique appuient ceux de la modélisation. / Publishers of proprietary software are confronted both by the onset of piracy practices and free/open software. So far, the obstacles faced by proprietary software have been presented in the literature by means of two distinct approaches :(i) the piracy/proprietary software (illicit competition), or (ii) the open source/proprietary software (licit competition) standpoints. In this thesis we propose an alternative approach of the software market, which focuses on the coexistence of competitive forces piracy practices and open software. The three forces are supported by di_erent actors, to which we add the new one of open hardware that consolidated the position of free software on the market. The new approach distinguishes also between sophisticated active pirates producers and casual passive pirate users. We emphasized that it is di_cult to distinguish between hackers and pirates, as piracy practices are sometimes tolerated by the market. Using an econometric and mathematics model we show the impacts that one in_icts over the other. The mathematical model investigates how changes in the _rm's anti-piracy policya_ect the number of pirates users, given that the free software network size increases if pirates become free software users. The proposed econometric model shows that government policies in favour of open source software and adoption of Linux by individuals tends to decrease software piracy. A majorempirical result concerns the emerging and developing countries where policies in favour of free software can in some speci_c cases reduce piracy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA131029 |
Date | 05 February 2014 |
Creators | Attaya, Heger |
Contributors | Paris 13, Petit, Pascal |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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