Dans ce mémoire, nous visons un double objectif. D'abord, nous cherchons à comprendre le raisonnement qui a rendu possible la mise en place de la politique publique multilatérale de sécurisation de l'usage de drogues pour la période allant de 1998 à 2008. Ensuite, nous nous attardons à cerner comment s'y est opérationnalisé ce processus de sécurisation au cours de cette même période. Pour ce faire, nous mettons en évidence les perspectives réalistes et constructivistes des relations internationales, ainsi que la théorisation sécuritaire de l'École de Copenhague. D'un côté, il nous paraît inconcevable de prévoir cette structuration de sécurisation de l'usage de drogues. Puisque les principes dus à la souveraineté, l'absoluité, la perpétuité, l'indivisibilité, la sécurité, la maximisation de la puissance, la survie de l'État sont autant de concepts qui peuvent justifier l'impossibilité d'une telle structure. De l'autre côté, dans une approche autre que le réalisme, ces obstacles semblent pouvoir être contournés pour rendre plausible ce mode d'articulation. Une telle plausibilité est justifiée par l'approche constructiviste de la politique internationale. Nous nous rendons compte que les tenants de ce courant de pensée arrivent à mettre en exergue la contingence des principes construits de la souveraineté. En ce sens, la flexibilité des identités des acteurs, due à leur interaction, leur compréhension partagée, leur intersubjectivité, leurs pratiques discursives, leurs valeurs communes et leur perception sur la menace que représente l'usage de drogues joue un rôle de première importance dans la construction de la structure multilatérale de sécurisation de l'usage de drogues. Dans cette structure se trouvent évoluer tout un ensemble d'acteurs-sécurisants dont le principal est l'Organisation des Nations-unies. Dans le cadre de la présente recherche, elle est celle qui joue le rôle d'acteur-sécurisant mondial. Grâce à la notion de sécurité élargie développée au sein de l'École de Copenhague, nous pouvons comprendre le lien entre l'usage de drogues et la sécurité. À travers leurs pratiques discursives, les agences étatiques et l'acteur-sécurisant mondial définissent l'usage de drogues comme menace à la sécurité nationale, la santé publique, l'économie, voire la sécurité ou le bien-être de l'humanité. Ils établissent des liens entre l'usage de drogues et le terrorisme, le blanchiment d'argent, la corruption, la mafia etc. L'usage de drogues génère des organisations criminelles complexes dont les activités illicites peuvent conduire à la désorganisation sociale.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Usage de drogues, souveraineté, sécurité, sécurisation, sécurité nationale.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4435 |
Date | 01 1900 |
Creators | Daméus, Clamé-Ocnam |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4435/ |
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