Deux paradigmes se côtoient dans le traitement de la dépendance au Québec. Tout d’abord, il y a le paradigme de l’abstinence avec un modèle d’intervention souvent basé sur les Alcooliques Anonymes. Avec ce modèle, l’alcoolisme (ou la toxicomanie) est défini comme une maladie. En ce qui a trait à la réduction des méfaits, cette dernière vise la réduction des effets néfastes de l’usage de drogues plutôt que l’élimination de leur usage (Brisson, 1997). Nous nous sommes intéressés à une intervention inscrite dans ce paradigme soit le programme de substitution à la méthadone. Cette étude avait comme but de connaître les perceptions de personnes inscrites à ce programme, comprendre comment est vécu le rétablissement à travers la participation au programme et connaître les perceptions de ces personnes en ce qui a trait aux conséquences de la dépendance. Un cadre théorique s’inscrivant dans la perspective de l’interactionnisme symbolique a été choisi. Plus précisément, les processus de transformations normatives de Maria Caiata Zufferey, la théorie de l’étiquetage d’Howard Becker et le concept de stigmate d’Erving Goffman ont été retenus. Ensuite, dix entrevues semi-dirigées auprès d’hommes et de femmes majeures inscrites à un programme de substitution à la méthadone ont été réalisées. En ce qui a trait au chapitre portant sur les résultats, il a mis en lumière différents rapports à la méthadone vécus par les participants. Pour ce faire, trois figures construites à l’aide de l’analyse typologique ont été développées. Il ressort que pour certaines personnes, la méthadone fut décrite comme un substitut nécessaire, pour d’autres, elle correspondait à une aide dont ils veulent se débarrasser et pour une minorité, elle suscitait de l’ambivalence. En définitive, bien que la substitution demeure le traitement de choix pour la dépendance aux opioïdes, il est difficile de parler de sortie du monde de la drogue à l’aide de la méthadone puisque ce traitement apparaît comme étant presque aussi stigmatisé que la dépendance à l’héroïne (Lauzon, 2011). À première vue, la méthadone permet de prendre une distance avec le monde de la drogue (l’argent facile, les vols, la prostitution) et permet de se reconstruire une existence sur la base de repères stables, mais à bien considérer les choses, elle confine les personnes interrogées dans une situation d’ambivalence puisqu’elle les rattache à une identité de toxicomane. Mots-clés : dépendance, programme de substitution à la méthadone, perception, participant, réduction des méfaits, stigmatisation. / Two paradigms are frequent when treating addiction in Quebec. First, there is the paradigm of abstinence with an intervention model often based on Alcoholics Anonymous. With this model, alcoholism (or addiction) is defined as a disease. The second paradigm, harm reduction, is aimed to reduce the harmful effects of drug use rather than eliminating their use (Brisson, 1997). We are particularly interested in an intervention found in this paradigm named methadone maintenance treatment. This research was aimed to identify the perceptions of people enrolled in this treatment, understand their recovery process while participation in this treatment and understanding the perceptions of users of methadone in regards to the consequences of addiction. A theoretical framework found in the symbolic interactionist perspective was selected. More specifically, the process of normative transformations of Maria Caiata Zufferey, the labelling theory of Howard Becker and the stigma theory of Erving Goffman were selected. A qualitative methodology was retained. Ten semi-structured interviews with men and women enrolled in a methadone maintenance treatment were conducted. The chapter that focussed on the results highlighted various reports on how methadone maintenance treatment was experienced by the participants. To do this, three figures constructed using typology analysis were developed. For some people, methadone was described as a necessary substitute, for others, it corresponded to a help that they wanted to eliminate and for a minority, it aroused ambivalence. One thing is certain, although the substitution remains the treatment of choice for opioid dependence, it is difficult to speak of the output of the drug world with the help of methadone because this treatment appears to be almost as stigmatized as the dependence on heroine (Lauzon, 2011). At first glance, the use of methadone can help distance a person from the world of drugs (easy money, theft, prostitution) and can help rebuild their lives on a basis of landmark stability, but to carefully consider, it confines the respondents in a state of ambivalence as it relates to the identity of an addict.
Keywords : harm reduction, methadone maintenance treatment, perception, participant, stigma, dependency.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/11326 |
Date | 05 1900 |
Creators | Pelletier, Anik |
Contributors | Bellot, Céline |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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