À travers une étude sur les violences de genre, cette thèse examine les masculinités et les féminités des Rohingyas, réfugié·e·s en Malaisie. Cette étude montre comment un modèle hégémonique birman basé sur un masculin protecteur, « gardien de la nation » et un féminin vulnérable, « mère de la nation » fait l’objet à la fois d’une réappropriation et d’une distanciation par les réfugié·e·s rohingyas. Pour autant, le féminin et le masculin ne font pas consensus et relèvent davantage de contenus instables. La migration joue un rôle majeur dans les reconfigurations des relations de genre. Les discriminations raciales, les inégalités économiques et des changements liés à la migration dans l’ordre de genre viennent exacerber les tensions entre les sexes, et peuvent se résulter par une intensification des violences conjugales et sexuelles mais aussi par l’émergence de nouvelles formes de violences. Pendant que des programmes humanitaires tendent à réifier la différence naturelle entre les sexes, des masculinités et des féminités hybrides se forment pour revendiquer une égalité entre les sexes tout en maintenant la suprématie masculine. L’enquête s’appuie sur une ethnographie menée en 2016 dans une ONG à Kuala Lumpur, la Commission Internationale Catholique pour les Migrations, et sur 91 entretiens approfondis avec 21 femmes, 24 hommes et 29 humanitaires. / Through a study on gendered violence, this paper describes the masculinities and femininities of Rohingya refugees in Malaysia. This study shows how a Myanmar hegemonic model, based on a masculine protector, « guardian of the nation » and a feminine vulnerable « mother of the nation » is both object of re-appropriation and distancing by the refugees. However, what constitutes feminine and masculine is not consensual and further reveals unstable bases. Migration to Malaysia plays a major role in the reconfiguration of gendered relations. Racial discrimination, economic inequalities and the changes in the gender order due to migration create more tensions between men and women, and result in the intensification of domestic and sexual violence while new forms of gendered violence emerge. Finally, humanitarian programs tend to reify the natural difference between the sexes, whilst hybrid masculinities and femininities among the Rohingya refugees claim gender equality while maintaining the masculine supremacy. The thesis is based on ethnographic research carried out in 2016 within an NGO in Kuala Lumpur, International Catholic Migration Commission, and 91 interviews with 21 women, 24 men and 29 humanitarian workers.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA080073 |
Date | 20 December 2018 |
Creators | Voisin, Élodie |
Contributors | Paris 8, Freedman, Jane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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