Le crime et la violence sont devenus une des principales préoccupations sociales dans<br />les pays en développement, particulièrement en Amérique Latine. Cette thèse étudie les<br />déterminants de la violence dans les pays en développement et essaie de comprendre comment<br />la réduire. Elle en conclut que les inégalités de revenu, la faiblesse de l'éducation et<br />l'instabilité du revenu sont les principaux facteurs de crime dans les pays en développement.<br />Le chapitre 1 propose un bilan de la littérature sur les déterminants du crime et présente<br />un modèle théorique de comportement criminel s'appuyant sur un cadre «beckerien»<br />et dans lequel le concept de privation relative est introduit. Ce chapitre discute également<br />de l'impact de l'éducation sur le crime.<br />A l'aide des techniques d'économétrie spatiale, le chapitre 2 propose des estimations<br />des déterminants des taux de criminalité. L'échantillon est une coupe transversale de<br />723 municipalités du Minas Gerais, un Etat brésilien, pour l'année 2000. Les principaux<br />résultats sont les suivants :<br />- L'éducation de base réduit de manière significative les crimes contre les personnes<br />mais pas ceux contre la propriété. Les deux types de crimes sont positivement influencés<br />par les inégalités de revenu. Cela implique que les politiques visant à réduire<br />les inégalités de revenu sont nécessaires pour réduire le crime dans cet Etat, de même<br />que des politiques visant à promouvoir l'éducation de base universelle.<br />- Il existe une autocorrélation spatiale positive des taux de criminalité municipaux.<br />Toutefois, les crimes contre la propriété se diffusent plus que ceux contre les personnes.<br />Cette caractéristique spatiale suggère que la lutte contre le crime doit concerner<br />aussi bien les périphéries que les centres urbains.<br />Le chapitre 3 étudie le problème du choix entre l'éducation publique et la police dans<br />l'optique de lutter contre le crime. L'analyse utilise un modèle d'équilibre général calculable<br />(EGC) calibré pour le Minas Gerais et incluant deux variables de crime endogènes au<br />modèle. Les principaux résultats suggèrent que les dépenses publiques d'éducation et de<br />police ont des effets négatifs comparables sur la violence mais que ces effets sont fortement<br />dépendants d'autres mesures sociales.<br />Enfin, le chapitre 4 étudie l'impact de l'instabilité macroéconomique sur la criminalité.<br />Il est supposé que cette influence provient d'anticipations déçues qui peuvent dans une<br />certaine mesure générer de la frustration et éventuellement du crime. Cette hypothèse d'un<br />effet direct de l'instabilité macroéconomique est testée pour les homicides et pour les vols<br />violents sur un panel de pays développés et en développement pour six périodes de trois<br />ans couvrant la période 1980-1997. Les résultats suggèrent un effet positif de l'instabilité<br />macroéconomique passée sur les homicides. L'instabilité accroît également les vols, mais<br />uniquement dans les pays non membres de l'OCDE, suggérant que l'effet de l'instabilité<br />dépend de l'environnement institutionnel. Ces résultats ajoutent des arguments en faveur<br />de politiques visant à réduire la vulnérabilité aux chocs macroéconomiques dans les pays<br />en développement.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:hal-00015393 |
Date | 06 December 2005 |
Creators | Puech, Frédéric |
Publisher | Université d'Auvergne - Clermont-Ferrand I |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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