Return to search

Les intellectuels marxistes humanistes de Serbie entre socialisme et nationalisme : aux origines intellectuelles et culturelles des transitions yougoslaves, des années 1920 aux années 1970 / The humanist marxist intellectuals of Serbia between Socialism and Nationalism : at the intellectual and cultural origins of Yugoslav transitions, from twenties to seventies

À la fin des années 1980, le processus de désintégration de la Yougoslavie, déjà très avancé, apparaît au grand jour et annonce un très probable emballement violent. Il réserve aussi quelques surprises apparentes : la présence, aux côtés de Slobodan Milošević, d’intellectuels marxistes serbes qui ont compté, dans les années 1960-1970, parmi les plus grandes figures du communisme yougoslave, comme Ljubomir Tadić, Mihailo Marković ou Svetozar Stojanović. À première vue, cette évolution s’inscrit dans les bouleversements généraux connus par l’ensemble de l’Europe de l’Est, dans la phase de transition qui a commencé avant l’effondrement des régimes communistes et s’est poursuivie dans une période dite « post-communiste ». L’éclatement de la Yougoslavie, comme les « mutations idéologiques » individuelles, apparaissent de prime abord comme le résultat d’un processus de transition à la fois territoriale, politique et socio-économique, somme toute commun à l’ensemble de l’« autre Europe ». Les élites serbes n’auraient ainsi connu qu’un processus de « conversion » au « libéralisme » et le pays des transformations socio-économiques générées par l’effondrement du « système titiste ». Les singularités de l’expérience autogestionnaire yougoslave nous invitent, toutefois, à interroger le passé d’un pays qui a connu de nombreuses transitions politiques et socio-économiques, bien avant celle des années 1980-1990, susceptibles d’expliquer l’émergence d’un nationalisme exclusif dont la source se situe en fait plus en amont. Cette thèse se propose d’analyser les origines intellectuelles et culturelles des ultimes divisions yougoslaves, en étudiant l’évolution politique d’un groupe qui raconte la Yougoslavie de Tito : les marxistes humanistes de l’Université de Belgrade, depuis la naissance de la sensibilité humaniste dans les années 1920, parmi les hommes de lettres, jusqu’à la purge des milieux universitaires belgradois, conduite dans les années 1970 par le régime titiste. Cette plongée dans le passé communiste des Yougoslaves révèle que ni la Seconde Guerre mondiale ni l’effondrement du communisme à l’Est ne sont les seules matrices historiques de la montée des nationalismes en Yougoslavie. / At the end of the eighties, Yugoslavia is already quite far ahead with its desintegration process. This latter comes to light and forecasts a probable flight of violence. It also has in store many outward surprises as the presence of learned serbian marxist intellectuals by the side of Slobodan Milošević. Ljubomir Tadić, Mihailo Marković or Svetozar Stojanović, for instance, were among the more eminent figures of the yugoslav communism in the sixties and seventies. At first sight, this evolution takes place in the general upheavals that break out in Eastern Europe, during the liberal transition on the occasion of the communist collapse. The yugoslav decomposition and the individual mutations seem to be the result of a global transition process, territorial, political and socioeconomic at once, that takes the whole “Other Europe” at a glance. Thus, the serbian elites would just have experience a process of “conversion” to “liberalism” and the country would have been subjected to structural transformations because of the Tito’s regime collapse. However, the uncommon nature of the yugoslav self-management experience induces us to question the past of a country which went through many political and socioeconomic transitions, a good while before the eighties ones. These last-mentioned are able to explain the emergence of an exclusive nationalism, which has its source upstream from the eighties. This doctoral thesis intends to analyse the intellectual and cultural origins of the final yugoslav divisions by studiing the political evolution of a group which tells the Tito’s Yugoslavia: the humanist marxists of the University of Belgrade, from the birth of the humanist sensibility in the twenties, among writers, to the purge of the intellectual cercles of Belgrade in the seventies by the titist regime. This diving in the communist past of Yugoslavs reveals that neither the World War II nor the eastern communism collapse are the only historical matrix of the rise of nationalisms in Yugoslavia.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA100104
Date20 November 2017
CreatorsMarkovic, Sacha
ContributorsParis 10, Szurek, Jean-Charles
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.0024 seconds