Cette thèse porte sur les représentations et pratiques relatives aux corps et aux soins dans un village des Andes sud‐péruviennes. Cet objet, a priori classique pour l’ethnologie andine, est ici abordé dans une situation dynamique, pluraliste et politisée avec une approche qui se distingue clairement de la démarche habituellement suivie. Si ces représentations et pratiques ont tout d’abord été appréhendées au sein des espaces domestiques et auprès des guérisseurs, c’est ensuite le poste de santé, structure officielle de santé publique, qui a été pris en compte dans le pluralisme médical local. Ses rapports avec les villageois ont alors été analysés sous l’angle du pouvoir. Et son influencesur les pratiques de soins, sur les corps et sur les représentations correspondantes a été interrogée. Afin de saisir les transformations en cours depuis plus d’une trentaine d’années, une perspective diachronique a finalement été suivie. C’est ainsi qu’a pu être mise au jour une dynamique de contrôle et de normalisation des corps et des individus par la santé publique. Phénomène qui se traduit pour l’instant par une transformation des pratiques de soins mais aussi des corps individuels ainsi que par une différenciation croissante du corps social. Avec le renouvellement générationnel, ceprocessus de transformation, relativement récent mais néanmoins profond, peut probablement mener à un véritable basculement socioculturel ici résumé par l’expression "d’un corps à l’autre" qui désigne non seulement le passage "d’un corps individuel à l’autre" mais aussi celui "d’un corps social à l’autre". / This thesis focuses on representations and practices related to bodies and cares in a South Peruvian Andes village. This object, which seems classical in Andean ethnology, is discussed here in a dynamic, pluralistic and politicized situation with an approach which is clearly distinguishable from the usual processes. If these representations and practices have first been understood in domestic spaces and among healers, it is then the health station, a formal structure of public health, which has been taken into account in the local medical pluralism. Its relationships with the villagers were then analyzed interms of power. Its influence on care practices, on the body and its corresponding representations was questioned. To capture the changes taking place for over thirty years, a diachronic perspective was finally chosen. Thus, a dynamic of control and normalization of bodies and individuals by the public health could be brought to light. A phenomenon that resulted so far in transforming care practices but also individual bodies, as well as in increasing differentiation of the society. With generational renewal this transformation process, relatively new but nevertheless deep, can possiblylead to a real sociocultural swing here summarized by the expression "from one body to another" which refers not only to the passage of an "individual body to another" but also "from a social body to another".
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013MON30034 |
Date | 13 December 2013 |
Creators | Cipriano, Marion |
Contributors | Montpellier 3, Verdeaux, François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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