Depuis quelques années, investir dans le secteur agricole est devenu un des objectifs prioritaires des politiques économiques de lutte contre la pauvreté en Afrique Subsaharienne. Or, dans la perspective des Objectifs du Millénaire pour le Développement, les pays doivent également faire face à la nécessité croissante d’orienter leurs ressources budgétaires limitées vers le financement de leurs dépenses sociales. Dans ce contexte, en prenant appui sur le cas spécifique de l’Ouganda, l’objectif de cette thèse est de savoir dans quelle mesure il est possible de concilier simultanément ces impératifs sociaux et économiques en exploitant les effets de croissance de certaines dépenses sociales dans la sphère agricole. La santé des ménages agricoles joue alors le rôle de variable stratégique de l’analyse parce qu’elle est à la fois une dimension du bien être dont sont privés les plus pauvres et parce qu’elle détermine également leur niveau de productivité. Dans un premier temps, les facteurs socioéconomiques qui influencent la dépense en santé des Ougandais ont été identifiés. Ils révèlent la complexité de ce processus de dépense, ses relations avec la morbidité et le choix du type de fournisseurs de soins ou les interdépendances entre les différentes catégories de dépenses en soins. Dans un deuxième temps, l’analyse porte une seconde composante essentielle de la santé : la diversité alimentaire. Elle révèle une hétérogénéité inobservée a priori entre les ménages ougandais ainsi que les principaux déterminants socio-économiques de leur demande de diversité alimentaire. Dans un troisième temps, l’accent est mis sur la nature et l’intensité du lien entre les différentes catégories de dépense en santé et la productivité des agriculteurs ougandais. Enfin, une partie de ces résultats micro-économétriques est replacée dans un cadre d’Equilibre Général pour simuler les impacts macroéconomiques et microéconomiques d’une subvention publique du prix des produits de santé non marchands en Ouganda. Les résultats obtenus montrent alors qu’il semble possible de mener dans ce pays des politiques répondant simultanément aux besoins sociaux de court terme de la population et aux impératifs économiques de plus long terme de croissance pro-pauvres, et d’en maximiser les effets à moindre coût en ciblant certains types de ménages et/ou certains types de services de santé. / In recent years, investment in agriculture has become one of the priority objectives of economic policies to fight against poverty in Sub-Saharan Africa. However, from the perspective of Millennium Development Goals, African countries must also deal with the increasing need to focus their scarce budgetary resources towards social spending. In this context, taking the specific case of Uganda, the objective of this thesis is to understand how it is possible to simultaneously achieve these social and economic goals by exploiting the growth effects of some social spending in the agricultural sector. Farmers ‘health plays a critical role of the analysis because it is both a dimension of well-being which are denied to the poor and a determinant of their productivity. At first, socio-economic factors that influence health spending of Ugandans have been identified. They reveal the complexity of this expenditure process, its relationship with morbidity and the choice of healthcare providers, or the interdependencies between the different types of healthcare expenditures. Next, the analysis focuses on a second essential component of health: food diversity. It reveals an a priori unobserved heterogeneity between Ugandan households and the main socio-economic determinants of their demand for food diversity. In a third step, emphasis is placed on the nature and intensity of the link between the different categories of health expenditure and the productivity of Ugandan farmers. Lastly, some of these previous micro-econometric results are replaced in a general equilibrium framework to simulate the macroeconomic and microeconomic impacts of government subsidies on health in Uganda. Results show that it seems possible to design policy in this country which meets simultaneously the short-term social needs of population and the longer-term economic imperatives of pro-poor growth. They also show that it is possible to maximize the effects of these policies at lower cost by targeting certain types of households and / or certain types of health services.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PAUU2003 |
Date | 27 June 2014 |
Creators | Tankari, Mahamadou Roufahi |
Contributors | Pau, Montaud, Jean-Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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