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Dynamique sociale du phénomène de harcèlement psychologique au travail : le rôle joué par les collègues et les supérieurs

Le harcèlement psychologique au travail est un phénomène répandu causant plusieurs torts à la santé des victimes et au bon déroulement des organisations de travail. Les facteurs à son origine et sa prévention continuent de susciter un grand intérêt. Or, il a longtemps été considéré comme le fait de personnes à la structure de personnalité perverse et narcissique. Cette conception a d’abord permis d’adopter des pratiques de prévention et d’intervention psychologiques. Récemment, plusieurs recherches ont décelé un lien entre certains facteurs psychosociaux du travail et le harcèlement psychologique; des démarches de prévention visant la réorganisation du travail en sont issues. Cette thèse propose de poser un regard davantage sociologique sur le phénomène. Quelques 20 entretiens individuels menés auprès de victimes ou témoins de harcèlement psychologique au travail évoluant dans les services correctionnels québécois ont permis d’identifier trois constantes : 1) Ordinairement, des collègues ou des supérieurs agissent en complices avec le harceleur. Plus souvent passif, ce type de complicité se traduit par l’inaction; les témoins ignorent volontairement la situation ou minimisent son impact. Quelques fois, cette complicité est de type actif. Ces derniers participent alors, à leur tour, au harcèlement de la victime; 2) Le soutien offert aux victimes est pratique commune. Celui des collègues est toujours discret et ne résout pas le harcèlement. Seul le soutien plus incisif, offert par les supérieurs hiérarchiques, permet d’y mettre fin; 3) La présence d’une culture de tyrannie et d’incivilité au travail qualifie tous les milieux de travail des victimes, laissant présager que la tolérance de formes plus ténues de violence pourrait rendre possible l’émergence de formes plus nuisibles. Ces résultats ont permis de constater la présence d’un appareil représentationnel collectif qui rend acceptable le harcèlement dans les milieux de travail. Ceci met aussi en porte-à-faux les conceptions individualistes selon lesquelles le harcèlement serait le fait d’individus qui réagissent compulsivement à la pression au travail, ou participent à l’idéologie de compétition pour y garder leur place. Nous posons l’hypothèse que le harcèlement psychologique au travail serait plutôt une stratégie collective répandue de survie du groupe dans le contexte tendu actuel des milieux de travail.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/24796
Date20 April 2018
CreatorsDussault, Julie
ContributorsMercure, Daniel, Vézina, Michel
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xiii, 269 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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