La migration internationale d’étudiants est un investissement couteux pour les familles dans beaucoup de pays en voie de développement. Cependant, cet investissement est susceptible de générer des bénéfices financiers et sociaux relativement importants aux investisseurs, tout autant que des externalités pour d’autres membres de la famille. Cette thèse s’intéresse à deux aspects importants de la migration des étudiants internationaux : (i) Qui part? Quels sont les déterminants de la probabilité de migration? (ii) Qui paie? Comment la famille s’organise-t-elle pour couvrir les frais de la migration? (iii) Qui y gagne? Ce flux migratoire est-il au bénéfice du pays d’origine?
Entreprendre une telle étude met le chercheur en face de défis importants, notamment, l’absence de données complètes et fiables; la dispersion géographique des étudiants migrants en étant la cause première. La première contribution importante de ce travail est le développement d’une méthode de sondage en « boule de neige » pour des populations difficiles à atteindre, ainsi que d’estimateurs corrigeant les possibles biais de sélection. A partir de cette méthodologie, j’ai collecté des données incluant simultanément des étudiants migrants et non-migrants du Cameroun en utilisant une plateforme internet.
Un second défi relativement bien documenté est la présence d’endogénéité du choix d’éducation. Nous tirons avantage des récents développements théoriques dans le traitement des problèmes d’identification dans les modèles de choix discrets pour résoudre cette difficulté, tout en conservant la simplicité des hypothèses nécessaires. Ce travail constitue l’une des premières applications de cette méthodologie à des questions de développement.
Le premier chapitre de la thèse étudie la décision prise par la famille d’investir dans la migration étudiante. Il propose un modèle structurel empirique de choix discret qui reflète à la fois le rendement brut de la migration et la contrainte budgétaire liée au problème de choix des agents. Nos résultats démontrent que le choix du niveau final d’éducation, les résultats académiques et l’aide de la famille sont des déterminants importants de la probabilité d’émigrer, au contraire du genre qui ne semble pas affecter très significativement la décision familiale.
Le second chapitre s’efforce de comprendre comment les agents décident de leur participation à la décision de migration et comment la famille partage les profits et décourage le phénomène de « passagers clandestins ». D’autres résultats dans la littérature sur l’identification partielle nous permettent de considérer des comportements stratégiques au sein de l’unité familiale. Les premières estimations suggèrent que le modèle « unitaire », où un agent représentatif maximise l’utilité familiale ne convient qu’aux familles composées des parents et de l’enfant. Les aidants extérieurs subissent un cout strictement positif pour leur participation, ce qui décourage leur implication. Les obligations familiales et sociales semblent expliquer les cas de participation d’un aidant, mieux qu’un possible altruisme de ces derniers.
Finalement, le troisième chapitre présente le cadre théorique plus général dans lequel s’imbriquent les modèles développés dans les précédents chapitres. Les méthodes d’identification et d’inférence présentées sont spécialisées aux jeux finis avec information complète. Avec mes co-auteurs, nous proposons notamment une procédure combinatoire pour une implémentation efficace du bootstrap aux fins d’inférences dans les modèles cités ci-dessus. Nous en faisons une application sur les déterminants du choix familial de soins à long terme pour des parents âgés. / International migration of students is a costly investment for family units in many developing countries. However, it might yield substantial financial and social return for the investors, as well as externalities for other family members. Furthermore, when these family decisions aggregate at the country-level, they affect the stock of human capital available to the origin country. This thesis addresses primarily two aspects of international student migration: (i) Who goes? What are the determinants of the probability of migration? (ii) Who pays? How does the family organize to bear the cost of the migration?
Engaging in this study, one faces the challenge of data limitation, a direct consequence of the geographical dispersion of the population of interest. The first important contribution of this work is to provide a new snowball sampling methodology for hard-to-reach population, along with estimators to correct selection-biases. I collected data which include both migrant and non-migrant students from Cameroon, using an online-platform.
A second challenge is the well-documented problem of endogeneity of the educational attainment. I take advantage of recent advances in the treatment of identification problems in discrete choice models to solve this issue while keeping assumptions at a low level. In particular, validity of the partial identification methodology does not rest on the existence of an instrument. To the best of my knowledge, this is the first empirical application of this methodology to development related issues.
The first chapter studies the decision made by a family to invest in student. I propose an empirical structural decision model which reflects the importance of both the return of the investment and the budgetary constraint in agent choices. Our results show that the choice of level of education, the help of the family and academic results in secondary school are significant determinant of the probability to migrate, unlike the gender which does not seem to play any role in the family decision.
The objective of the second chapter is to understand how agents decide to be part of the migration project and how the family organizes itself to share profits and discourage free riding-behavior. Further results on partial identification for games of incomplete information allow us to consider strategic behavior of family. My estimation suggests that models with a representative individual suit only families which consist of parent and child, but are rejected when a significant extended family member is introduced. Helpers incur a non-zero cost of participation that discourages involvement in the migration process. Kinship obligations and not altruism appears as the main reason of participation.
Finally, the third chapter presents the more general theoretical framework in which my models are imbedded. The method presented is specialized to infinite games of complete information, but is of interest for application to the empirical analysis of instrumental variable models of discrete choice (Chapter 1), cooperative and non-cooperative games (Chapter 2), as well as revealed preference analysis. With my co-authors, we propose an efficient combinatorial bootstrap procedure for inference in games of complete information that runs in linear computing time and an application to the determinants of long term elderly care choices.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/10561 |
Date | 05 1900 |
Creators | Méango, Natoua Romuald |
Contributors | Henry, Marc |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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