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Une lecture géopoétique des Écrits sur le sable d'Isabelle Eberhardt et des récits de voyage en voilier de Bernard Moitessier

Bien que les contextes d'écriture d'Isabelle Eberhardt et de Bernard Moitessier comptent plusieurs différences, un certain nombre de correspondances peuvent être relevées, du fait que leurs récits élaborent une poétique du dehors ancrée dans l'immensité géographique. Leur rapport aux espaces désertique et océanique soulève une même question : comment habiter l'immensité? Isabelle Eberhardt a voyagé à travers le désert du Sahara entre 1897 et 1904. Elle a poursuivi son « rêve du vieil Orient resplendissant », consignant dans ses cahiers des impressions, des nouvelles, etc., jusqu'à sa mort dans l'inondation d'Aïn Sefra. Grâce au travail éditorial de Marie-Odile Delacour et de Jean-René Huleu, ses Écrits sur le sable, appartenant aux littératures suisse, française et maghrébine, paraissent en 1988. Bernard Moitessier est un navigateur français du XXe siècle né en Indochine, dont les récits de voyage Vagabond des mers du sud, Cap Horn à la voile et La longue route racontent des traversées océaniques effectuées entre 1952 et 1969. C'est plus particulièrement son dernier récit, qui retrace les étapes d'un tour du monde et demi à la voile, en solitaire, en doublant les caps de Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn, qui fera l'objet de notre attention. Nos analyses visent à contribuer à la réception littéraire des Écrits sur le sable et des récits de voyage en voilier de Moitessier, qui demeurent à ce jour peu étudiés. Dans le premier chapitre, nous procédons à un survol théorique des éléments de définition que propose la critique du récit de voyage. Nous recourons également aux notions d'altérité, d'exotisme et de transfuge afin de montrer que la manière dont l'espace est vécu par les voyageurs influence leur écriture. Le deuxième chapitre présente l'approche géopoétique du récit de voyage. Après un bref survol de ce qu'est la géopoétique, nous structurons l'analyse des récits d'Eberhardt et de Moitessier selon trois principes, soit la critique radicale, l'appel du dehors et le mouvement. Ce dernier s'inscrit notamment dans les cartes qui accompagnent les œuvres de notre corpus. Le récit déplie la carte, mais la modalité et les conditions du parcours influencent et parfois troublent la perception des paysages. Nous exposons dans le troisième chapitre quelques éléments constitutifs du désert et de l'océan, afin de souligner leurs différences géographiques et leurs ressemblances, notamment sur le plan de l'imaginaire. Ces deux espaces convoquent la dimension du sacré et du mythe tout en suscitant un désir de contemplation face à l'immensité. Ainsi, le nouveau rapport au monde se développe chez Isabelle Eberhardt grâce à l'acte de paysage, déclenché par le rythme des jeux de lumière sur les ergs et les regs sahariens, tandis que chez Bernard Moitessier, la dynamique de l'habiter s'opère grâce à la fusion entre le navigateur et son bateau.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Isabelle Eberhardt, Bernard Moitessier, récit de voyage, géopoétique, immensité, paysage, désert, océan, Écrits sur le sable, La longue route.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5638
Date12 1900
CreatorsMarcil-Bergeron, Myriam
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/5638/

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