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Le statut moral de l'embryon humain, une approche attentive à la question des fondements de l'éthique

La question du statut moral de l'embryon humain dépasse largement la problématique de l'avortement. La pratique de la fécondation in vitro a en effet amené à poser avec acuité la question du respect dû à l'embryon dès son origine. Les avis sont des plus partagés. Les uns affirment que l'embryon, puisqu'il est issu de parents humains, ne saurait être autre chose qu'une personne avec les droits que cela implique. D'autres soutiennent qu'il ne suffit pas de naître de parents humains pour être une personne, il faut présenter les caractéristiques propres à la personne. Enfin, certains soulignent que la personnalité se construit dans les relations humaines, on ne saurait se contenter de considérer le substrat biologique. C'est par la parole de l'autre que nous sommes appelés à l'humanité. Contrairement à une opinion partagée par beaucoup, l'opposition de L'Église Catholique à l'avortement ne repose pas sur la conviction que l'embryon est une personne dès la fécondation. L'Église avoue son ignorance sur la question. Sa doctrine morale repose plutôt sur le respect dû au processus de la génération en général, et sur le devoir de prudence qui s'impose à l'égard d'un être humain qui pourrait bien être une personne. L'analyse des diverses positions sur le sujet nous conduit à nous interroger sur le fondement en raison des normes morales. C'est seulement à ce prix, nous semble-t- il, qu'il sera possible d'apporter une certaine lumière sur une question obscurcie par une polémique stérile. Au terme de l'analyse des différentes façons de fonder les normes chez Thomas d'Aquin, Emmanuel Kant et Jürgen Habermas nous adoptons la version habermassienne du principe d'universalisation: «une norme ne peut prétendre à la validité que si toutes les personnes concernées sont d'accord (ou pourraient l'être) en tant que participants à une discussion pratique sur la validité de cette norme.» Après avoir défini l'embryon comme un radical Indéfinissable, nous concluons qu'accepter de traiter la vie humaine dans l'obscurité de ses débuts, comme un objet, Implique d'avoir déjà accepté un respect relatif de la personne. L'opposition de L'Église à l'avortement et à la fécondation in vitro ne repose pas sur la conviction que l'embryon est une personne dès la fécondation, mais sur le respect du processus de la génération et sur le devoir de prudence à l'égard d'un être humain qui pourrait bien être une personne. L'analyse des diverses positions nous conduit à nous interroger sur le fondement en raison des normes morales. Au terme de l'analyse des modes de fondation des normes chez Thomas d'Aquin, Emmanuel Kant et Jürgen Habermas, nous adoptons la version habermassienne du principe d'universalisation: une norme ne peut prétendre à la validité que si toutes les personnes concernées sont d'accord en tant que participants à une discussion pratique sur la validité de cette norme. Après avoir défini l'embryon comme un radical indéfinissable, nous concluons qu'accepter de traiter la vie humaine dans l'obscurité de ses débuts, comme un objet, implique d'avoir déjà accepté un respect relatif de la personne.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/58780
Date23 February 2022
CreatorsKeating, Bernard
ContributorsBeaumont, Henri, Lambert, Raymond
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatiii, 156 feuillets, application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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