Cette thèse est la première étude approfondie et transversale sur le sattaka, un genre dramatique indien dont la particularité réside dans sa langue, le prâkrit. Le nom de ce genre remonte à Kohala (IIe-IVe siècles), mais est devenu connu grâce à la Karpuramanjari de Rajashekhara (IXe-Xe siècles, Kannauj) qui cite, pour la première fois, dans le prologue de cette pièce, sa définition. Selon celle-ci, il s’agit d’un genre apparenté à la natika, genre hybride du théâtre classique. Le prâkrit - terme générique de divers dialectes - s’est développé parallèlement au sanskrit, en tant que langue littéraire. Ses variétés régionales ont été attribuées aux divers personnages dans le théâtre classique pour indiquer leur statut social. Rajashekhara, rompant avec les règles plurilinguistiques du théâtre classique appliquées, entre autres, à la natika, a conçu son sattaka entièrement en prâkrit, en accord avec les règles sur les qualités phonétiques des langues littéraires dans l’art poétique indien. Son choix de langue a fait l’objet de nombreuses spéculations parmi les théoriciens et sa Karpuramanjari est devenue le standard pour les auteurs des sattaka tardifs. Dans cette thèse, après avoir retracé l’évolution de ce genre, nous analysons non seulement les diverses théories attestées au sujet de la langue et de la structure dramatique de la Karpuramanjari, mais également les pièces, afin d’élucider la question suivante : qu’est-ce que le sattaka ? Ce travail vise également à promouvoir les recherches connexes sur l’évolution de l’art dramatique durant le Moyen Âge, sur les auteurs, ainsi que leurs époques. Cette étude comporte de nombreuses citations des sattaka, dont nous donnons la première traduction française et, pour certains, la toute première traduction. / This thesis is the first in-depth and comprehensive study on Sattaka, an Indian dramatic genre whose characteristic lies in its language, the Prakrit. The name of this genre goes back to Kohala (2nd to 4th centuries), but it has become known by Rajashekhara’s Karpuramanjari (9th-10th centuries, Kannauj) who gives, for the first time, in the prologue of this play, its definition. According to this, it is a genre related to the Natika, a hybrid genre of classical theater. Prakrit - the generic term for various dialects – has developed in parallel with Sanskrit as a literary language. Its regional varieties have been attributed to various characters in classical theatre in order to indicate their social status. Rajashekhara, breaking with the multilingual rules of classical theater applied, inter alia, to the Natika, composed his Sattaka entirely in Prakrit, in accordance with the rules on phonetic qualities of literary languages in Indian poetics. His choice of language has been the matter of discussion among theoricians and his Karpuramanjari has become the standard for the later authors of Sattakas. In this thesis, after having traced the evolution of this genre, we analyze not only the various theories about the language and the dramatic structure of the Karpuramanjari, but also the plays themselves, in order to elucidate the following question: what is a Sattaka? This work also aims to promote related research works on the evolution of dramatic art during the Middle Ages, on the authors, as well as on their times. This study contains numerous citations of Sattakas, of which we give the first French translation and, for some of them, the very first one.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PSLEP053 |
Date | 11 December 2017 |
Creators | Fodor, Melinda |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Balbir, Nalini |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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