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Réformateurs au quotidien : approche sociologique du travail de réforme dans la mise en œuvre d’une nouvelle loi sur les parcs nationaux / Reformers at work : a sociological approach to reform work in the case of the new French law for national parks

Au croisement de la sociologie du changement institutionnel, du travail administratif et de l’action publique environnementale, notre thèse appréhende de façon originale la question de l’autonomie du réformateur à partir d’un suivi ethnographique sur six ans du travail quotidien de cadres intermédiaires de l’administration responsables de la mise en œuvre d’une réforme des politiques territoriales de la nature : les directeurs de parcs nationaux. Après avoir démontré empiriquement, puis théoriquement à partir de leurs spécificités, l’inertie institutionnelle particulièrement forte de ces politiques publiques, nous soutenons la thèse suivante : même dans un contexte fortement contraint, l’autonomie du réformateur existe mais n'est jamais donnée ni acquise. Elle dépend étroitement de la pratique quotidienne du travail de réforme. Le réformateur doit la construire et l’entretenir. Certaines phases de la trajectoire de transformation institutionnelle s’avèrent cruciales pour cela : son démarrage et de courtes parenthèses où le réformateur peut travailler à ce que la dynamique du processus de réforme lui-même contraste fortement avec l’inertie de la politique publique. La gestion du processus de réforme, plus que sa substance, est ainsi au cœur de la construction de l’autonomie du réformateur et de l’ouverture d’une trajectoire d’innovation. Nous en montrons les modalités pratiques autour d’un travail d’interprétation, de composition et de modélisation par lequel la lecture de l’action en cours se fait de plus en plus à travers le prisme de l’expérience collective récente (de mise en œuvre de la réforme) et moins à travers celui de l’histoire lointaine sur lequel se fonde l’inertie institutionnelle. / Our research work brings together sociology of institutional change, studies of administrative work and studies of environmental policies. Drawing on a six years ethnographical study, we document the daily activities of directors of national parks (i.e. middle managers in French administration) in charge of implementing in new law to reform this nature conservation policy. We address the issue of reformer’s autonomy. We demonstrate empirically, then theoretically, that national parks, and more generally nature conservation policies, features high institutional inertia. Then we argue that, even in a context including strong constraints, reformers have autonomy. Yet autonomy is never pre-given nor can be taken for granted. It closely depends on reformers’ daily practices. Reformers need to build and to maintain their autonomy. Certain stages in institutional change linked to the implementation of the reform are critical to achieve this : the beginning of the reform process and then short periods when reformers can work to ensure that the dynamics of the reform process itself depart strongly from the usual inertia mechanisms of the public policy. Thus, the management of the reform process, more than its substance, is at the heart of the building of reformers’ autonomy and opens up a space for institutional innovation. We document the practical modalities of reformers’ work of interpretation, of composition and of modeling which contribute to the fact that ongoing action is increasingly being considered through the lens of the recent collective experience (since the beginning of the reform) rather than through the lens of the distant history on which institutional inertia is based.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014IEPP0031
Date03 July 2014
CreatorsCosson, Arnaud
ContributorsParis, Institut d'études politiques, Friedberg, Erhard
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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