La première partie dresse dans ses trois chapitres une typologie des voyageurs en Algérie (pour l’essentiel fonctionnaires, militaires, savants et écrivains-journalistes), étudie d’est en ouest et du nord au sud les parcours géographiques préférentiels qu’ils ont suivis, et décrit quelques-uns des traits narratologiques dominants de leurs récits (temporalité, pratique du feuilleton, usage de l’illustration). La seconde partie montre comment ces relations de voyages et ces reportages témoignent à leur façon de la formation graduelle de l’Algérie coloniale. On y découvre comment ils récrivent à leur façon l’histoire contrastée de l’expansion territoriale de la France : histoire du colon agriculteur installé sur les terres des habitants autochtones expropriés ; histoire du paysage et des modes de vies algériens transformés par l’introduction des techniques et de la civilisation occidentale, avec ses apports, ses paradoxes et ses ratages ; histoire enfin de la recherche des vestiges romains et de l’éloge de la latinité dont les colonisateurs français, nourris de culture livresque antique, entendent se dire les héritiers et les imitateurs. La dernière partie, enfin, s’interroge sur la portée ethnologique éventuelle de ces récits viatiques. L’auteur y souligne toute la complexité et l’ambivalence des relations de voyage qui, en appliquant à l’appréhension de l’autre des critères de définition et de hiérarchisation ethniques qui lui sont étrangers, génèrent des mythes orientalisants sans rapport véritable avec le monde observé. / The first part in three chapters presents a typology of travellers in Algeria (particularly officials, soldiers, scholars and writer-journalists), studies from east to west and from north to south, the preferred geographical circuit that they followed, and describes some of the dominant characteristics of narratology in their stories (temporality, series of articles, illustrations). The second part shows how theses travel narrations and accounts witness in their own manner the gradual formation of colonial Algeria. We discover how they rewrite in their own manner the contradictory accounts of territorial expansion of France: history of colonial cultivators established on the lands of expropriated natives; history of landscape and the Algerian ways of living transformed by the introduction of western techniques and civilization, its contributions, paradoxes and failures; at last, history of search for Roman empire remnants and the praises of Latinism, whose, the French colonizers, nurtured by the ancient bookish tradition, intend to be called the heir and the imitators. The last part inquires on the ethnological aspects of these viaticum stories. The writer puts an emphasis on the complexity and the ambivalence of the travel narration that, applying certain criteria of definition and ethnical hierarchies to the apprehension of the other, that are unknown to him, create oriental myths that have no relation with the society being observed.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013MON30084 |
Date | 09 December 2013 |
Creators | Ait Sidhoum, Slimane |
Contributors | Montpellier 3, Thérenty, Marie-Ève |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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