Depuis plusieurs décennies maintenant, le paradigme oedipien joue de ses effets dès lors qu'il est question d'appréhender la problématique de la délinquance à l'adolescence. Il se pose régulièrement comme point de référence des modèles théoriques et pratiques, animant les politiques de prises en charge tant judiciaires, éducatives que thérapeutiques. Pourtant, un pan de la clinique nous amène à constater certaines des impasses de ce soubassement chez certains sujets, réitérant les transgressions. L'objectif de cette recherche doctorale est de mettre au jour le glissement de paradigme qu'il est possible d'opérer, en réponse à la question suivante : comment les adolescents, mineurs de justice, font-il émerger le lien social et comment le maintiennent-ils ?L'hypothèse alors défendue consiste à supposer que ces derniers pourraient ne plus être homogènes mais hétérotopiques. Émerge ainsi, dans l'actualité du pubertaire, une nouvelle géographie du lien aux prises avec une dynamique altéritaire, plus encore paritaire, fondée sur l'échange, où priment en lieu et place de la généalogie, de la transcendance et de la morale, génération, immanence et éthique. La méthodologie de recherche élaborée, conduite auprès de mineurs de justice, nous a permis de dégager une construction mythique adolescente organisée autour de quatre axes : la position existentielle dans la relation à l'autre, la construction de l'autre comme pluriel, l'échange espace d'inter-dits et l'obligo dans son équivocité. Autant de dimensions participant d'un rendez-vous manqué entre sujet et institutions, et qui nous encouragent à revoir les conditions mêmes de prises en charge pour des mesures plus efficientes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00451929 |
Date | 16 December 2009 |
Creators | Winter, Anne |
Publisher | Université Rennes 2 |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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