La particularité et l’originalité de cette recherche résident dans notre choix d’étudier l’influence à long terme de la notation financière sur la valeur des banques plutôt que son impact immédiat sur les cours boursiers des actions. Le contexte de cette recherche est la crise financière de 2007-2008 durant laquelle les valeurs bancaires ont considérablement chuté. En effet, cette crise a renouvelé l’intérêt d’étudier la notation financière et son influence sur les entreprises notées, en particulier lorsqu’il s’agit des banques. Notre interrogation centrale est de savoir comment et dans quelles mesures les notations d’agences contribuent à expliquer la valorisation des banques à long terme. La notation des banques par les agences influence-t-elle leur performance, leur gouvernance, leur structure de financement, et par conséquent, leur valeur? Est-elle réciproquement influencée par la valorisation des banques sur le marché? Notre recherche s’inscrit donc dans le prolongement des travaux qui montrent l’influence de la note sur la valeur des entreprises, mais notre démarche est différente. D'une part, nous nous concentrons uniquement sur le secteur bancaire qui est particulier, et où l’influence de la notation peut être différente et plus forte que sur les entreprises ou groupes industriels. D'autre part, nous mobilisons l’approche financière de la gouvernance qui met en évidence le lien entre la gouvernance et la valorisation des entreprises (Charreaux G., 1997 ; Gompers et al., 2003 ; Rob Bauer et al., 2003 ; Barth, Caprio et Levine, 2004 ; Levine, 2004), et la théorie néo-institutionnelle développée par Meyer et Rowan (1977), Scott et de Meyer (1983), DiMaggio et Powell (1991, 1997) et North (1990). Cette deuxième théorie met en évidence l’influence des institutions sur les organisations, leur gestion et leur performance. En combinant ces deux approches, nous explorons et analysons les voies par lesquelles les notations des agences peuvent influencer la valeur des entreprises bancaires à long terme, notamment en les incitant à se conformer à un modèle de bonnes pratiques sous-jacent aux critères que les agences de notation affichent pour les évaluer. Nous cherchons à valider empiriquement cette analyse au travers d'une approche quantitative et économétrique, en utilisant des données internationales tirées des bases Bloomberg, Bankscope et Fininfo relatives à 161 grandes banques de 18 pays, sur les années 2001 à 2010. Après avoir construit des indicateurs homogènes de notation, la validation de nos hypothèses de recherche repose sur des analyses bivariées, des régressions sur les données de panel, des tests de causalité de Granger et un modèle Logit polytomique. Nos résultats montrent qu’un cran supplémentaire, c’est-à-dire une dégradation d'un cran de la note de solidité financière semble entraîner une diminution significative de la valeur des banques. Ce lien n’est pas significatif en période de crise. L’effet de la notation de crédit sur la valorisation est peu significatif. Cependant, les tests de causalité de Granger montrent une boucle rétroactive entre la notation de crédit, le coût moyen pondéré des dettes et la taille des banques. Les résultats d'un modèle Logit polytomique montrent que les notes de solidité financière attribuées par les agences ne sont influencées par les indicateurs de valorisation des banques qu'après le déclenchement de la crise des « Subprimes » couverte par notre période d’étude (en 2008 et 2009). / The distinctiveness and uniqueness of this research lies in the fact that it studies the long-term effects of credit rating on the value of banks rather than its immediate impact on the shares’ market price. The context of this research is the subprime crisis period of 2007-2008 during which banking stocks declined dramatically. This crisis caused a reawakening of interest in the study of credit rating and its impact on rated companies, especially when the rated companies are banks. The central question is to know how and to what extent credit rating helps to explain the long-term valuation of banks. How does the bank rating affect their performance, their governance, their capital structure, and therefore their value? Reciprocally, how does banks valuation impact their credit ratings? Our research follows the path of previous studies showing the impact of credit rating on the value of companies, but our approach is different. On one hand we focus only on the banking sector which is particular, and where the impact of credit rating can be different and stronger than on the other companies or industrial groups. On other hand we mobilize corporate governance approach that highlights the link between governance and valuation (Charreaux G., 1997; Gompers et al., 2003, Rob Bauer et al., 2003; Barth, Caprio and Levine, 2004; Levine, 2004). We also mobilize the neo-institutional theory developed by Meyer and Rowan (1977), Scott and Meyer (1983), DiMaggio and Powell (1991, 1997) and North (1990) that highlights the impact of institutions on organizations, their management and performance. These two approaches allow us to describe and analyze the ways and means by which credit rating can impact banks values in the long term, particularly by inspiring banks to use the “best practices” disseminated in the rating methodologies for banks. We try to empirically validate this analysis through a quantitative and econometric approach, using data from international databases such as Bloomberg, Bankscope and Fininfo about 161 large banks from 18 countries over the period 2001 to 2010. After building uniform credit rating indicators, we use bivariate analysis, regressions on panel data, Granger causality tests and multinomial logit model to test our assumptions. Our results show that one notch downgrade of a bank financial strength rating seems to cause a significant decrease of its valuation. This impact is not significant in a crisis period. The effect of the issuer credit rating on bank valuation is not significant. However, Granger causality tests show a feedback loop between the issuer credit rating, the weighted average cost of debt and the size of banks. The results of a logit multinomial model show that the bank financial strength ratings assigned by the rating agencies are influenced by the bank valuation indicators only for the years 2008 and 2009.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LORR0319 |
Date | 02 December 2014 |
Creators | Dongmo-Kengfack, José Nadège |
Contributors | Université de Lorraine, Jaeger, Mireille, Ory, Jean-Noël |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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