Le théâtre de la Renaissance est un art hybride : la scène est un lieu composite où se mêlent et se côtoient jeu dramatique, musique et chorégraphie. L’œuvre de Shakespeare ne déroge pas à cette règle, et le dramaturge intègre naturellement la danse à ses pièces : d’abord créatrice d’images métaphoriques dans les pièces historiques, elle est ensuite régulièrement exécutée sur scène à partir de Roméo & Juliette et sa célèbre scène de bal. Elle culmine dans le Songe d’une nuit d’été où, en plus d’occuper le plateau, elle contamine le texte et fournit un canevas à la pièce.Dès lors, dépasser la fonction esthétique de la danse permet de comprendre comment, inscrite au cœur même de l’architecture des pièces, elle en structure la diégèse et, d’après les termes empruntés à Anne Ubersfeld, « met en lumière [s]es noyaux de théâtralité2 » afin d’accéder à un schème plus profond de la construction diégétique shakespearienne. Lorsque la danse en tant qu’esthétique ornementale s’efface de la mise en scène, elle (ré)apparaît sous forme verbale : ce n’est plus le corps mais le langage qui assure sa présence, jusqu’à lui donner une valeur hautement symbolique. Les réseaux sémantiques se structurent-ils alors sous forme de danse cosmique, expression de l’harmonie à la Renaissance ? Ou, à l’inverse, la discorde les transforme-t-elle en danse tragique ? L’objectif de ces travaux repose sur l’analyse des différentes strates du texte qui,de l’exécution scénique à sa dimension symbolique (c’est-à-dire de la strate la plus concrète à la plus abstraite), font de la danse une « matrice textuelle de représentativité. » / This dissertation explores the use of dance in William Shakespeare’s works,from stage performance to the highly symbolical value of choreography. Most of his plays refer to dance, and it is included in more than a dozen works. In Elizabethan and Jacobean times, dancing was a necessary accomplishment for actors,for they were often called upon to dance during a performance. The aim of this study is to examine how the choreographic art is included in his plays, and what dance styles may be adopted, for the only indication given in the texts is a stage direction calling for“a dance”. Particular emphasis will be placed on the role and functions of the dance both in Shakespeare’s dramatic works and Renaissance England. When dancing is not intended for performance on stage, Shakespeare nonetheless refers to it in most of his plays to provide the audience with metaphorical imagery. The linguistic analysis of the semantic and lexical fields leads to a deeper understanding and exploration of the diegetic structure of his works. At that time, dance was also an accepted symbol of harmony, and Shakespeare used it as a pattern to comment on “the attempt to achieve order in a discordant world”(Alan Brissenden, Shakespeare and the Dance). It passes visual comments on the playsand suggests a scheme that structures them. This dissertation aims at analysing howdance relates to the cosmic ideas of the Renaissance, and how Shakespeare departs from this ideology. Could the dance turn into a tragic dance rather than a cosmic one?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013CLF20014 |
Date | 20 September 2013 |
Creators | Cuisinier-Delorme, Samuel |
Contributors | Clermont-Ferrand 2, Berton-Charrière, Danièle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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