Cette thèse étudie les réseaux et des pratiques de banquiers soviétiques à la tête de banques commerciales appartenant à l'URSS établies sur les places financières en Occident à l'époque de la guerre froide à partir de 1971. Membres de l'élite de la Banque du commerce extérieur de l'URSS et de la Banque d'Etat, ils dirigeaient les filiales à Paris, Londres, Singapour, Zurich et Beyrouth parmi d'autres... Située à la croisée de la sociohistoire financière et de la sociologie des élites et des professions, cette investigation puise dans les archives des banques soviétiques et les récits de vie pour comprendre l'identité professionnelle et sociale particulière de ces banquiers. Malgré l'adoption de sociabilités caractéristiques des élites bancaires transnationales, ils entretiennent un rapport d'allégeance fort quoique ambiguë avec Moscou, centré sur leur rôle de défenseurs des intérêts financiers soviétiques dans la finance mondialisée. L'analyse de leur identité comme "liminale" au sens anthropologique permet de comprendre pourquoi une prosopographie de 140 carrières post-sovétiques les place parmi les managers technocratiques et non les propriétaires de nouvelles banques russes. Le concept de "financial statecraft" exercée au nom de la "sécurité économique" sert de grille de lecture pour expliquer ces trajectoires et propose une clef d'analyse pour comprendre la finance russe internationale contemporaine. / This thesis looks at the networks and careers of Soviet capitalist bankers to analyze how global finance interacted with Cold War- and Russian financial history. Part of the elite of the Bank of Foreign Trade of the USSR and of the Soviet State bank, these bankers managed Soviet-owned commercial banks in the West in Paris, London, Singapore, Zurich and Beirut among other financial hubs. Competing with top western financial institutions, they practiced capitalist finance decades before perestroika reforms. At the crossroads of financial socio-history and the sociology of elites and occupations, this investigation draws on the archives of Soviet banks and life stories to understand the particular professional and social identity of these bankers. Despite the adoption of many sociablities characteristic of transnational banking elites, they maintained a strong but ambiguous allegiance to Moscow, centered on their role as defenders of Soviet financial interests on global markets. The anthropological concept of liminality explains why a prosopography of 140 post-Soviet careers shows that they became technocratic managers rather than owners of new Russian banks. The concept of "financial statecraft" in the name of "economic security" serves as a reading grid to explain these trajectories and offers a key to understanding contemporary Russian international finance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA100012 |
Date | 19 February 2018 |
Creators | Lambroschini, Sophie |
Contributors | Paris 10, Raviot, Jean-Robert |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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