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Déterminants de la rétention en traitement par agonistes opioïdes chez les personnes faisant usage de drogues par injection à Montréal, Canada

Contexte: La crise des surdoses d’opioïdes qui sévit actuellement est un problème majeur de santé publique. Les personnes faisant usage de drogues par injection (PUDI) avec un trouble d’usage d’opioïdes (TUO) sont particulièrement vulnérables aux méfaits des opioïdes. Le traitement par agonistes opioïdes (TAO) est une intervention clé pour contrer l’épidémie de surdoses. L’engagement à long terme en traitement est un facteur important dans l’atteinte d’issues favorables. Nous avons examiné les facteurs individuels, contextuels et programmatiques qui sous-tendent la rétention en TAO dans une population de PUDI à Montréal, Canada.

Méthodes: Nous avons mené une étude transversale basée sur les données provenant du questionnaire initial d’une cohorte longitudinale de PUDI à Montréal (HEPCO). Les participants recrutés avaient ≥ 18 ans et s’étaient injectés des drogues dans les derniers 6 mois. L’éligibilité au TAO était définie par l’utilisation d’opioïdes dans les 6 derniers mois et/ou l’engagement récent ou actuel en TAO. La rétention en TAO a été définie par la mesure auto-rapportée du temps passé en traitement au moment de l’entrevue, catégorisée en 4 groupes (non-engagé en TAO, <1 an, 1-3 ans, ≥3 ans). Des analyses par régression logistique multinomiale ont été menées pour identifier les facteurs associés à la rétention en traitement.

Résultats: Parmi les 805 participants recrutés entre mars 2011 et janvier 2020, 546 (68%) étaient éligibles au TAO (78% hommes, âge moyen 37 ans), desquels 255 (47%) étaient engagés en TAO. Parmi ceux-ci, 29% l’étaient depuis <1 an, 21% entre 1-3 ans et 50% ≥3 ans. Dans les analyses multivariées, être une femme, l’âge, la stabilité de logement et l’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC) étaient positivement associés avec une plus longue durée d’engagement en TAO (comparé aux non-engagés), alors que des associations négatives étaient observées pour la consommation régulière d’opioïdes, de cocaïne et de cannabis. Parmi les participants engagés en TAO, ceux recevant davantage de doses non-supervisées et ceux non soumis à des dépistages urinaires réguliers étaient davantage retenus en traitement. Une dose de méthadone ≥ 60 mg/jour était associée à une cote 3 fois plus élevée d’être engagé en traitement pour ≥1 an (vs <1 an), mais cette association n’était pas statistiquement significative pour la rétention ≥ 3 ans.

Conclusion: La moitié des participants éligibles au TAO étaient engagés en traitement. Parmi les PUDI en TAO, une grande proportion était engagée en traitement pour ≥ 3 ans. En plus des facteurs sociodémographiques, nous avons identifié des facteurs programmatiques associés à une plus longue durée d’engagement en traitement. Des approches plus flexibles dans les programmes de TAO pourraient contribuer à une plus longue rétention en traitement. En raison du devis transversal employé, la causalité inverse ne peut être exclue; des analyses longitudinales sont nécessaires. / Background: The ongoing opioid overdose crisis is a major public health issue. People who inject drugs (PWID) with opioid use disorder (OUD) are the most vulnerable to opioid-related harms. Opioid agonist therapy (OAT) is a safe and efficient treatment for OUD and is a key intervention to curb the epidemic. Longer-term engagement in OAT has been associated with better health and social outcomes. Retention in treatment is paramount. We sought to identify individual, contextual and treatment factors associated with retention in OAT in Montréal, Canada.

Methods: We conducted a cross-sectional analysis of baseline data collected within a longitudinal cohort study of PWID in Montreal (HEPCO). Eligible participants were aged ≥18 years and had injected drugs in the previous 6 months. We restricted the analysis to those eligible for OAT, inferred from self-reported illicit opioid use or OAT receipt in the past-six months. The outcome variable, retention in OAT, was defined as self-reported time spent in treatment at baseline, categorized as not on OAT, < 1 year, 1-3 years, ≥3 years. Multinomial logistic regression analyses were conducted to identify factors associated with retention.

Results: Of 805 cohort participants enrolled between March 2011 and January 2020, 546 (68%) were considered eligible for OAT (mean age: 37; 78% male) and included in analyses. Of those, 255 (47%) were currently enrolled in OAT (29% in treatment for <1 year, 21% for 1-3 years and 50% for ≥ 3 years). In multivariable analyses, female gender, older age, stable housing, and chronic hepatitis C infection were positively associated with longer stay in OAT (compared to not on OAT), whereas negative associations were noted for regular opioid, cocaine and cannabis use. Among PWID enrolled in OAT, those receiving take-home doses and those who did not have regular urine drug screening were more likely to have a longer stay in treatment. Methadone dose ≥ 60 mg/day was associated with over 3-fold odds of retention ≥ 1 year (vs < 1 year), but the association was not statistically significative for ≥ 3 years retention.

Conclusion: Half of participants likely to be eligible for OAT were enrolled in treatment. Among active PWID receiving OAT, high prevalence of long-term engagement in treatment was observed. In addition to sociodemographic factors, we identified treatment-related factors associated with greater treatment duration, suggesting the need for flexible implementation approaches in OAT programmes. Due to our cross-sectional design, however, reverse causation cannot be excluded; findings should be confirmed in longitudinal samples.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32138
Date01 1900
CreatorsVlad, Dragos
ContributorsBruneau, Julie
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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