Ce travail propose d'envisager l'introduction de la notion de variation en fonction des situations de communication dans la description grammaticale scolaire.Après avoir tenté de démontrer dans quelle mesure la dichotomie oral/écrit ne pouvait constituer un élément essentiel dans l'appareillage théorique nécessaire à la caractérisation des unités de la langue, nous avançons l'hypothèse que pourrait être considérée la variation situatiolectale, soit la variation en fonction des différents éléments relatifs à une situation de communication donnée.Ainsi, la sélection des unités lors de l'élaboration d'un énoncé, serait dépendante de l'appréhension que l'on a de ces différents éléments. L'emploi de on ou ça serait donc pertinent dès lors que la situation de communication permet une interprétation efficace. Nous et cela ne serait donc pas des équivalents préférables à l'écrit, mais des unités requerrant la combinaison de certains éléments situationnels autres.Nous avons donc cherché à caractériser on et ça afin de mettre en évidence leurs conditions d'emploi. Au terme de notre travail d'analyse, reposant notamment sur un corpus hétérogène, nous avons mis en question l'appartenance de on et ça à la classe des pronoms, du moins telle que l'on peut l'envisager selon la définition communément admise. En effet, il nous est apparu que l'interprétation de ces deux unités ne dépend pas uniquement du repérage en co- ou contexte d'un référent évoqué : il est nécessaire que les deux acteurs de la communication partagent une mémoire discursive suffisante à l'actualisation du référent selon une procédure spécifique à l'un et à l'autre. Ainsi, le simple fait que la langue se réalise par oral ou par écrit ne peut suffire à contraindre l'emploi de on plutôt que nous ou de ça plutôt que cela.De fait, sans remettre en cause l'enseignement nécessaire d'un modèle standard, il nous semble que la mise en lumière des raisons objectives pour lesquelles ce modèle s'organise à partir d'une sélection d'unités, en l'occurrence des unités interprétables sans que l'on ait à s'appuyer sur des connaissances et appréhensions partagées, donne du sens à cet enseignement.Par ailleurs, considérer que l'efficacité de l'emploi d'une unité est relative aux éléments constitutifs de la situation de communication permet de ne pas invalider d'emblée toute forme d'actualisation de la langue qui ne correspondrait pas au modèle, mais de leur attribuer une légitimité relative aux situations dans lesquelles elles sont pertinentes. Il s'agirait donc d'envisager un enseignement du standard qui ne nierait pas les compétences linguistiques des élèves acquises en dehors de l'école.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00169203 |
Date | 25 November 2006 |
Creators | Guerin, Emmanuelle |
Publisher | Université de Nanterre - Paris X |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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