L’historiographie relative à la première guerre mondiale s’appuie essentiellement sur une abondante bibliographie, dans laquelle il est très difficile de trouver des documents ou études relatifs au rôle du Génie pendant le conflit. Cette thèse a pour objectif de démontrer que, dans la bataille pour Verdun, située dans la période qui va de février 1916 jusqu’en août 1917, le Génie, malgré des effectifs incontestablement très faibles, est un acteur essentiel de la victoire. Il est présent à tous les niveaux, décisionnels comme d’exécution, de la chaîne des ravitaillements qui alimente cette titanesque bataille défensive. Il est également un acteur incontournable de l’organisation du terrain qui est une des clés du succès des engagements sur ce théâtre d’opérations restreint, sur lequel sont engagés des centaines de milliers d’hommes qui se battent sous un déluge permanent d’obus de tous calibres. Enfin, il assure la continuité de l’exercice du commandement par le maintien en état de toutes les communications du champ de bataille (chemins, routes, ponts, communications téléphoniques ou optiques, etc.). Pour être efficace sur l’ensemble du spectre de ses missions, le sapeur doit s’adapter en permanence à des ordres et à des conditions d’emploi auxquels il n’est initialement pas préparé. Le commandement éparpille les capacités du Génie pour une efficacité immédiate réduite, au détriment d’actions d’ensemble beaucoup plus productives mais nécessitant des délais parfois difficilement compatibles avec le rythme des opérations. En dépit d’une action permanente au profit et aux côtés des autres armes, le Génie est trop disséminé pour retenir l’attention du commandement, apparaître dans les communiqués et marquer une mémoire collective forgée par l’image héroïque de milliers de Poilus montant à l’assaut à travers la grêle des balles de mitrailleuses et sous le déluge incessant des obus. / Historiography of the first world war is largely supported by an abundant bibliography in which it is very difficult to find documents or studies relative to the role of the Engineer during the conflict. The aim of this thesis is to demonstrate that, in the battle for Verdun, from February 1916 to August 1917, the Engineer is, despite a strength which was undeniably very weak, an essential agent in the Victory. It is present at all levels of the supply chain, decisional as well as executional, which feeds this tremendous defensive battle. It is also an indispensable actor in the organization of the battlefield which is one of the key elements of success in the engagements in this limited field of operations, in which hundred of thousands of soldiers fight under a constant storm of fire. Finally, it ensures the continuity of the operational command by maintaining all communication lines of the battlefield (paths, roads, bridges, railways, telephone lines, optic communications, etc.). In order to be efficient in the entire spectrum of its missions, the Engineer has to adapt to orders and conditions of engagements for which he is not initially prepared. The commanders spread out the engineers’ capacities for an immediate though reduced efficiency, to the detriment of the more effective collective tasks, which require a longer time frame often incompatible with the rythm of operations. Despite a permanent engagement, for and alongside the other branches, the Engineer is too diluted to gain the attention of the Commandment, be formally acknowledged and be engraved in the Memory of the Nation as are the thousands of « Poilus » rushing towards the Enemy through a hail of machine-gun bullets and shellfire.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LORR0371 |
Date | 04 December 2014 |
Creators | Defretin, Jacques |
Contributors | Université de Lorraine, Cochet, François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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