Le but de cette recherche est double: a) essayer de soustraire le schisme de l’Église arménienne de la fin du VIe siècle (591) à une vision uniquement ‘arménienne’, c’est-à-dire périphérique et isolée par rapport aux affaires contemporains de l’Empire Romain; b) identifier les orientations et l’évolution de la politique ecclésiastique de Maurice (582-602), qui - comme montre le cas, à notre avis paradigmatique, de l’Arménie - a pris soin de l’organisation administrative et de la définition théologique de l’Église impériale, tout en assurant, d’une manière plus générale, la défense et la gestion des territoires de l’Empire.
On a donc d’abord donné un aperçu de la situation de l'Empire Romain à la fin de l’antiquité tardive et souligné comment il a évolué - en particulier après Justinien – à l’intérieur, et par rapport aux peuples extérieurs avec lesquels il avait des relations diplomatiques, militaires ou de commerciales, c’est-à-dire avec les peuples germaniques, les nomades de la steppe, les Arabes et les Ethiopiens, les Chinois; ainsi que les populations caucasiennes, mais surtout le grand rival Sassanide.
Puis, on a décrit les grandes lignes de la stratégie romaine le long des frontières: pendant l’antiquité tardive, elle vise, par une sage et habile diplomatie, à attirer dans l’orbite des Romains les gens aux frontières, et à les associer à la cour impériale par l'octroi de titres de grand prestige, comme patricius ou kouropalatēs. Dans ce sens, on a constaté le rôle diplomatique joué, en particulier en Orient, par les commerçants et la haute hiérarchie ecclésiastique.
Ensuite, on a décrit les deux événements qui illustrent le mieux la politique ecclésiastique romaine à la fin du VIe siècle et annoncent le schisme arménien: les unions du 572 d’abord et de 591 ensuite entre l’Église Impériale et l’Église (perse-)arménienne. Dans les deux cas on a cherché à mettre en évidence les raisons christologiques (c’est-à-dire de l’orthodoxie de Chalcédoine), mais aussi politiques, militaires, stratégiques et commerciales qui déterminé les choix des Romains et des Arméniens. On a aussi prêté une attention particulière au rôle des Perses, surtout pour l'union de 591. Celle-ci a été créée après les accords entre l’Empire romain et l’État persan, et suivie par l'alliance qui permit à Khosro II, presque ‘fils adoptif’ de l'empereur Maurice, de regagner le trône qui avait été volé par l’usurpateur Bahrām Chubīn.
Enfin, on a mis en évidence que cette politique ecclésiastique de Maurice est dictée par des raisons idéologiques. Entre aussi en ligne de compte la nécessité de gérer la difficile unité de l’Empire autour de la Méditerranée , unité qui avait été rétablie seulement sous Justinien. L’expansion considérable des zones frontalières, la crise économique et démographique et les événements de l’empire persan ont rendu cette réalisation difficile, de sorte que, paradoxalement, c’est bien Maurice qui donne à son État, de manière de plus en plus évidente, les traits d’un Empire de moins en moins ‘romain’ et de plus en plus ‘byzantin’.
Identifer | oai:union.ndltd.org:BICfB/oai:ucl.ac.be:ETDUCL:BelnUcetd-05202008-224759 |
Date | 09 May 2008 |
Creators | De Siena, Alessio Antonio |
Publisher | Universite catholique de Louvain |
Source Sets | Bibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | text |
Format | application/pdf |
Source | http://edoc.bib.ucl.ac.be:81/ETD-db/collection/available/BelnUcetd-05202008-224759/ |
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