L’objectif de cette thèse était d’étudier les variations possibles des processus impliqués dans la reconnaissance visuelle des mots selon les différences d’habiletés lexicales de lecteurs adultes (niveaux de lecture, orthographe et vocabulaire). Ainsi, nous avons testé l’effet de fréquence du voisinage orthographique par suppression et par substitution d’une lettre dans des tâches de décision lexicale (Exp. 1, 4), démasquage progressif (Exp. 2, 5), dénomination (Exp. 3, 6), et catégorisation de couleur (Exp. 7). Un effet inhibiteur de fréquence du voisinage orthographique par suppression (Exp. 1-3) et par substitution (Exp. 6) d’une lettre a été obtenu. Les temps de réponse étaient plus longs et les taux d’erreurs plus élevés pour les mots avec au moins un voisin orthographique plus fréquent que pour ceux sans un tel voisin, ce qui peut être expliqué en termes de compétition lexicale. De plus, la compétition lexicale du voisin par suppression d’une lettre était plus importante pour les individus ayant des habiletés lexicales hautes plutôt que basses (Exp. 1, 3), ces derniers individus témoignant de difficultés d’inhibition du compétiteur. Par ailleurs, les individus ayant des habiletés lexicales basses étaient moins rapides et moins précis que ceux ayant des habiletés lexicales hautes (Exp. 1-7). Les données de la tâche de catégorisation (Exp. 7) suggèrent des difficultés dans la mise en place de l’inhibition pour ces individus. Enfin, nous avons montré que l’effet de fréquence du voisinage orthographique était influencé par la confusabilité de la lettre substituée, ce qui différait selon les habiletés lexicales des individus (Exp. 4-6). Dans le cadre théorique de l’activation interactive et de codage spatial des lettres, les données soulignent l’importance des différences d’habiletés lexicales des lecteurs pour rendre compte des différences dans la diffusion de l’activation et de l’inhibition lexicales dans la reconnaissance visuelle des mots. / Word recognition, according to the adult readers’ lexical skill differences (reading, spelling and vocabulary levels). To do so, we tested the orthographic neighborhood frequency effect by deletion and substitution of a letter in lexical decision (Exp.1, 4), progressive demasking (Exp 2, 5), denomination (Exp. 3, 6), and color categorization tasks (Exp.7). Response times were longer and the error rates were higher for words with at least one higher frequency neighbor than for words without such a neighbor, which can be explained in terms of lexical competition. In addition, the lexical competition of the higher-frequency deletion neighbor seems more important for individuals with high lexical skills than for those with low lexical skills (Exp 1, 3), the latter showing difficulties in inhibiting the competitor. Furthermore, individuals with low lexical skills were slower and less accurate than those with high lexical skills (Exp 1-7). Data from the categorization task (Exp. 7) suggest difficulties in setting up inhibition for these individuals. Finally, we have shown that the orthographic neighborhood frequency effect was influenced by the confusability of the substituted letter, differing according to the lexical skills of the individuals (Exp 4-6). In the theoretical framework of activation-interactive and spatial coding, the data highlight the importance of readers’ differences in lexical skills for the diffusion of lexical activation and inhibition in visual word recognition.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018BORD0065 |
Date | 05 June 2018 |
Creators | Dujardin, Emilie |
Contributors | Bordeaux, Mathey, Stéphanie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0014 seconds