Au sein de cette thèse de doctorat, l’auteur a cherché à appréhender les suburbia d'Ostie (Rome, Latium Italie) au travers d’analyses menées sur différentes échelles, depuis l’étude globale des quartiers de Porta Marina et du Trastevere Ostiense jusqu’à des fouilles stratigraphiques. Les structures qui forment ces deux quartiers ont d’abord été analysés et classés comme « unités topographiques », puis incluses dans un SIG. Les données relatives à chaque structure ont été récoltées aussi bien durant les investigations menées au sein des archives du Parco Archeologico di Ostia Antica qu’au cours de prospections sur le terrain, de l’analyse de photographies aériennes, de relevés, d’observations in situ et des fouilles.Au cours de cette enquête, plusieurs objets mis au jour lors d’anciennes fouilles ont été pris en compte et insérés dans des fiches de catalogues créées ad hoc, intégrées au SIG. Ainsi, le recensement des structures archéologiques du Trastevere Ostiense ont permis de mettre en évidence un territoire densément construit, au moins depuis le Ier siècle ap. J.-C. et ce, jusqu’au Ve siècle ap. J.-C. L'étude globale de l'évolution urbaine du quartier de Porta Marina a permis d'identifier pas moins de 13 phases principales, qui s’étendent du Ier siècle av. J.-C. jusqu'au VIe siècle, en plus de deux phases de spoliations et d’une phase d'érosion marine datée du Moyen Age. Parmi les principales découvertes, il faut d’abord signaler la découverte d'une importante activité de construction entre l'époque Julio-Claudienne et l'époque Flavienne. Cette phase, qui était restée presque inconnue jusqu’à présent, est en partie liée à l’édification de bâtiments funéraires. Si l’on se fie à ces nouveaux éléments, il est très probable qu’une nécropole ait vu le jour à cette époque, au-delà de la Porta Marina. Cette nécropole fut ensuite complètement démantelée lors du développement du quartier maritime voulu par l'empereur Hadrien en personne.L'approche analytique menée à l’échelle d’un quartier, couplée aux bornes chronologiques apportées par les fouilles conduites dans le cadre du projet Ostia Marina, a permis de donner une vision totalement renouvelée du front de mer de la ville. Les recherches menées sur les bâtiments construits contre et par-dessus l’enceinte tardo-républicaine ont permis de mettre en évidence l’abandon rapide de sa fonction défensive, quoique cette structure ait été respectée jusqu'au début du IIe siècle ap. J.-C. Par la suite, le bras oriental a fonctionné comme un aqueduc, tandis que le bras occidental fut rasé pour construire de nouveaux édifices. A la place de la Porta Marina, un arc fut élevé à la place de l’ancienne porte afin de délimiter la ville intra-muros et la ville extra-muros. Le plan d'un grand bâtiment a pu être complétée à partir de photos aériennes. Celui-ci est situé dans la partie orientale du suburbium situé au-delà de Porta Marina, qui n’a pas encore été fouillée.Les phases relatives à l’Antiquité tardive témoignent de la vitalité de ce quartier tout au long du IVe siècle ap. J.-C. et ce, jusqu'au début du Ve siècle. En revanche, des signes importants d'abandon apparaissent au cours de la première moitié du Ve siècle. Cette phase d’abandon trouve probablement son origine dans le tremblement de terre daté au 443 ap. J.-C.Un autre acquis majeur de cette étude a trait aux relations entre ville et mer, ainsi qu’aux changements du littoral au cours des siècles. L'étude des traces d'érosion sur les bâtiments qui se trouvaient près de l'ancienne plage ont permis de confirmer l'hypothèse d'une érosion marine postérieure à la fin de l’Antiquité, datable au XIe siècle, qui a détruit certains bâtiments, conditionnant ainsi notre vision de la ville antique sur le front de mer. / In this thesis the study of the suburbs of Ostia (Rome, Italy) took place at different levels of study, from the macro scale of the entire neighborhoods to the micro scale of the single stratigraphic trench. The archaeological evidence of the porta Marina area and of the “Trastevere Ostiense” have been analyzed and filed as Topographical Units and recorded in a GIS. For each structure data were collected either through the consultation of archives, through field surveys, aerial photography, direct examinations and excavation essays. 148 artifacts from the old excavations were recorded and inserted in a data base created ad hoc. Where possible, spatial data was associated with the objects, with the positioning in the place of discovery within the GIS. The survey of the archaeological evidences of the “Trastevere Ostiense” allowed to recognize a densely built territory, with a chronology that goes from first to at least the fifth century AD. Among the types of buildings identified, the “horreum” seems to be the prevailing. The precise positioning of some excavation trenches of 1957 at the loop of the Tiber has allowed to identify a flood zone of second-third century AD reclaimed and built. At the same time, on the other side, the Via Ostiense was rebuilt further south due to erosion.The overall study of the urbanistic evolution of the suburban area of porta Marina has allowed to identify 13 main phases of life, from the first century BC until the 6th century AD, in addition to two phases of spoliation and a phase of sea erosion of the Middle Age. Among the main novelties there is the discovery of a notable construction activity dating back to the Julio-Claudian age to the Flavia age, previously almost unknown, which can be partially connected to funerary buildings. It is very probable, in the light of the new data, that there was a necropolis outside porta Marina, which was completely dismantled during the Hadrianic urban renovation and the thermal development of the maritime district. The large-scale analytical approach, also thanks to the chronological extremes derived from the excavations carried out with the Ostia Marina Project, has led to a completely renewed vision of the city's maritime sector. The presumed preservation of late Republican funerary monuments in the imperial era turned out to be a not entirely exact theory, the result of the distorted vision created with the E-42 restorations and demolitions. The stratigraphic analysis shows a partial obliteration of the funerary monuments already occurred by the end of the first century. A.D. due to the raising of the walking surfaces. The research on buildings built close to and above the Late-Republic walls made it possible to highlight that they quickly lost the defensive functions, but continued to be respected until the beginning of the second century AD. Subsequently, the eastern part functioned as an aqueduct, while the western part was demolished to build new buildings. An arch was built in place of the porta Marina door, to set the limit between town and suburb. Starting from some aerial photos, the plan of a large building, located in the eastern unexcavated portion of the porta Marina suburban area, was completed. The particular form of the complex allows to hypothesize a link to the “foro ad mare” built by Aureliano, mentioned in the Historia Augusta. The study of the late-antique phases revealed a remarkable vitality of the district throughout the IV until the beginning of the fifth century AD, while during the first half of the 5th century AD strong signs of abandonment appear. The probable effects of the earthquake of 443 AD were found, starting from the traces of collapse found in at least four buildings. Another important acquisition concerns the relationship between the city and the sea and changes in the coastline over the centuries.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018UBFCH012 |
Date | 29 June 2018 |
Creators | De Togni, Stefano |
Contributors | Bourgogne Franche-Comté, Vitali, Daniele |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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