Les fibrates sont utilisés cliniquement pour traiter l'hypertriglycéridémie. Leurs actions sont médiées par le peroxisome proliferator activated receptor [alpha] (PPAR [alpha]), un récepteur nucléaire hautement exprimé dans le foie, qui régule l'expression des gènes impliqués dans la lipolyse, la [bêta]-oxydation et la synthèse des cétones.Les cétones, produites à partir de la dégradation des acides gras, sont des substrats énergétiques alternatifs pour le cerveau lorsque les concentrations de glucose diminuent. Lors du vieillissement, dans des cas de déclin cognitif ou de maladie d'Alzheimer, la captation du glucose par le cerveau diminue ce qui perturbe son homéostasie énergétique.Les cétones, en concentration plasmatique suffisante, pourraient pallier efficacement au manque énergétique cérébral. Le potentiel des fibrates à stimuler la production des cétones n'a jamais été étudié chez l'homme. Objectif. Évaluer la capacité des fibrates, des agents activateurs du PPAR[alpha], à stimuler la production des cétones chez les humains. Méthodes : Trois études ont été réalisées. La première étude (a) comparait les concentrations plasmatiques de cétones d'un groupe traité avec les fibrates avec un groupe témoin, non traité aux fibrates.Les deux autres études cliniques comparaient les concentrations de cétones à jeun et lors d'une journée métabolique de 6 heures avant et après (b) un traitement de 12 semaines avec le bezafibrate sur 10 personnes légèrement hypertriglycéridémiques et (c) l'arrêt d'un traitement au fénofibrate pour une période de 6 semaines, sur 10 personnes déjà sous médication au fénofibrate. Résultats : Dans les trois études, les concentrations plasmatiques de cétones à jeun n'ont pas été augmentées significativement par les fibrates. Dans les deux études cliniques, comme attendu, les fibrates ont diminué significativement les triglycérides. Par contre, les fibrates n'ont pas augmenté les concentrations de cétones à jeun ni aux différents temps de la journée. Cependant, après 12 semaines de traitement avec le bezafibrate, la réponse post prandiale des cétones, obtenue par l'aire sous la courbe des données normalisées par rapport aux concentrations à jeun, a été augmentée de 85%. Conclusion : La cétogenèse n'est pas stimulée par la prise d'un fibrate quand le contexte métabolique n'est pas favorable. Un besoin énergétique est nécessaire pour initier la cétogenèse mais la présence d'un fibrate aurait un certain potentiel pour favoriser cette voie métabolique. Perspectives : Le recrutement se poursuit pour mieux définir l'effet des fibrates sur les cétones et d'autres stratégies devront être mises de l'avant, comme la combinaison d'un fibrate avec un apport en substrats facilement oxydables, pour induire un état de cétose chronique afin de favoriser la captation des cétones par le cerveau.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/3986 |
Date | January 2008 |
Creators | Tremblay-Mercier, Jennifer |
Contributors | Cunnane, Stephen |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Jennifer Tremblay-Mercier |
Page generated in 0.0029 seconds