Ce mémoire porte sur les fortifications des Iroquoiens nordiques de 1400 à 1650 de notre ère. Les Hurons, les Iroquois et les Iroquoiens du Saint-Laurent constituent les principaux groupes à l’étude. L’objectif initial consistait à comprendre l’absence de fortification sur certains sites de la région de Saint-Anicet et vérifier certaines informations ethnohistoriques suggérant que seulement les villages les plus imposants bénéficiaient d’une fortification. Notre étude, qui s’appuie sur 207 sites, confirme que les villages les plus imposants étaient plus souvent fortifiés, particulièrement chez les Hurons. Par contre, au niveau de l’Iroquoianie, on dénote la présence de fortifications sur des sites de taille modeste et leur absence sur certains sites de grande taille. On constate aussi chez les Hurons, les Iroquoiens du Saint-Laurent et les Iroquois que les sites frontaliers, à proximité des autres groupes, ont plus souvent fait l’objet de fortifications et ce peu importe leur taille. De plus, l’augmentation du nombre de sites fortifiés concorde, pour les trois groupes à l’étude, avec une augmentation des conflits intragroupes et intergroupes. Notre étude confirme aussi la relation étroite entre une sédentarité prolongée et la présence d’une palissade.
À partir des données compilées, nous avons également tenté d’observer dans quelle mesure évoluent les différentes caractéristiques physiques des fortifications (nombre de rangées, taille des pieux), les structures connexes (remblais/fossés, entrées, galeries, séparations internes) de même que l’influence européenne et les essences de bois employées. Encore une fois, l’augmentation de la taille des pieux et du nombre de rangées s’accordent avec une augmentation des conflits tandis que la présence de structures défensives connexes préhistoriques et l’utilisation de remblais et fossés chez les Iroquoiens du Saint-Laurent confirment une vocation défensive dès le XVe siècle.
Nous abordons en dernier lieu la valeur symbolique et d’intégration sociale des fortifications iroquoiennes. L’adéquation des données concernant l’évolution physique des palissades iroquoiennes ainsi que leur valeur symbolique et d’intégration sociale, somme toute limitée, confirme à notre avis la fonction défensive prévalante des fortifications iroquoiennes de 1400 à 1650 de notre ère. Nous reconnaissons toutefois les implications sociales et symboliques découlant des fortifications, dont la construction opportuniste était essentiellement communautaire et non-coercitive. / This thesis focuses on the study of the northern Iroquoians fortifications from 1400 to 1650 A.D. The Huron, Iroquois and Iroquoians of the St. Lawrence are the main groups under study. The initial objective was to understand the lack of fortification on Saint-Anicet site and to verify some ethnohistorical information suggesting that only the most imposing villages were fortified. Our study, based on 207 sites, confirms that the larger villages were more often fortified, particularly among the Hurons. However, at the Iroquoian level, we denote fortifications on small sites and their absence on some large sites. We also found that Huron, St. Lawrence Iroquoians and Iroquois border sites, near other groups, were more often fortified regardless of their size. In addition, the increase in the number of fortified sites for the three groups coincide with an increase in intra-group and inter-group conflicts. Our study also confirms the close relationship between a prolonged sedentary lifestyle and the presence of a palisade.
From the compiled data, we also observed the evolution of different physical characteristics of the fortifications (number of rows, pile size), related structures (embankment / ditch, entrances, galleries, internal separations), European influence and species of wood used for construction. Again, the increase in pile size and number of rows is consistent with an increase in conflict, while the presence of prehistoric related defensive structures and the use of embankments and ditches among the St. Lawrence Iroquoians confirm a defensive vocation from the XVe century.
Finally, we discuss the symbolic and social integration value of the Iroquoian fortifications. The adequacy of the data concerning the physical evolution of the Iroquoian palisades, as well as their limited symbolic and social integration value, confirms in our opinion the prevalent defensive function of the Iroquoian fortifications from 1400 to 1650 AD. We recognize, however, the social and symbolic implications of fortifications, whose opportunist construction was essentially communal and non-coercive.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/19266 |
Date | 08 1900 |
Creators | Deschamps-Léger, Simon |
Contributors | Chapdelaine, Claude |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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