L’objectif principal de cette thèse de doctorat est de déterminer, à l’aide d’une grille d’observation des comportements parentaux après la séparation , si des catégories de la grille permettent de distinguer entre eux les couples parentaux où le risque de Détérioration du Lien Parent-Enfant en contexte de séparation conflictuelle (DLPE) est très élevé des couples parentaux où le risque de DLPE est très faible. De plus, trois objectifs secondaires s’ajoutent à notre objectif principal. Premièrement, nous avons tenté de voir s’il était possible de prédire les cas où les risques de DLPE sont très élevés. Deuxièmement, nous avons exploré comment la DLPE s’inscrit dans les conséquences pouvant découler de la séparation parentale. Et enfin, troisièmement, nous avons brièvement exploré la question des allégations d’agression sexuelle envers l’enfant dans les contextes de DLPE.
Cette thèse est composée de deux articles et d’une note de recherche brève. Le premier article s’intitule En quoi et pourquoi les hommes et les femmes sont-ils affectés différemment par la séparation conjugale? Cet article est une recension critique de la littérature traitant des conséquences du divorce chez les adultes ainsi que des conséquences différentielles du divorce pour les hommes et les femmes. Dans cet article, des hypothèses explicatives quant à l’origine de ces diverses conséquences sont discutées et nous proposons de les conceptualiser sous la forme d’un éventail rendant compte des impacts tant positifs que négatifs, notamment à une extrémité du continuum où se retrouvent les dynamiques DLPE. Ce continuum sur lequel s’inscrit la DLPE permet de conceptualiser et de discuter de l’adaptation ou de la mésadaptation des individus face à la séparation. Dans cet article, notre regard sur la DLPE fait ressortir les lacunes de la recherche actuelle sur ce phénomène. Il ressort un manque flagrant de connaissances du contexte d’apparition du phénomène, de connaissances empiriques sur la question des allégations d’abus sexuel se produisant dans le cadre de telles dynamiques ainsi que de connaissances des caractéristiques et des comportements des individus qui y sont impliqués. Conséquemment, notre article met l’emphase sur la nécessité qu’une tradition de recherche se développe dans le domaine de la DLPE afin de clarifier tous ces aspects. Enfin, cet article met en lumière différents facteurs de risque et différents facteurs de protection susceptibles d’expliquer que le divorce ait des conséquences différentes chez les hommes et les femmes.
Le deuxième article s’intitule Étude exploratoire des caractéristiques et des comportements de couples parentaux séparés engagés dans une dynamique de Détérioration du Lien Parent-Enfant. Cet article cherchait à déterminer si les couples parentaux séparés hautement à risque d’être engagés dans une dynamique de DLPE se distinguent des couples parentaux séparés dont le risque de DLPE est faible sur certaines variables. Nous avons étudié cette question auprès de notre échantillon de 82 couples parentaux séparés pour lesquels le risque de DLPE est évalué comme étant soit très faible (groupe de comparaison) ou soit très élevé (en tenant compte du fait que la mère ou le père soit le parent dénigrant). À cette fin, nous avons utilisé un instrument de mesure, la Grille d’observation de la Détérioration du Lien Parent-Enfant après la séparation (GODLPE), adapté de celui développé par Johnston, Walters, & Olesen, (2005). Les résultats obtenus à l’aide de tests d’analyse de variance et de khi-deux démontrent que les ex-couples du groupe de comparaison se distinguent des ex-couples du groupe où le risque de DLPE est très élevé par un mariage significativement plus long et un niveau de conflit plus élevé. Également, les résultats démontrent que les parents du groupe de comparaison, les parents dénigrés et les parents dénigrants se distinguent entre eux quant à leurs comportements coparentaux aliénants, à leur relation coparentale supportante, à leur relation coparentale méfiante et à leurs comportements de renversement de rôle. Finalement, notre étude révèle que la durée du mariage et l’intensité des conflits permettent de prédire le risque de DLPE.
La note de recherche brève s’intitule Étude exploratoire des allégations d’agression sexuelle envers l’enfant dans un contexte de Détérioration du Lien Parent-Enfant. Cet note de recherche s’intéresse à ce qui a longtemps été considéré comme l’une des caractéristiques déterminantes des dynamiques de DLPE, soit les allégations d’agression sexuelle envers l’enfant professées par un parent à l’endroit de l’autre parent ou d’un membre de son entourage proche. Nous avons étudié cette question chez 82 couples parentaux séparés pour lesquels le risque de DLPE était évalué comme étant très faible ou très élevé. Les résultats indiquent qu’il n’existe aucune différence significative entre les groupes relativement à cette caractéristique. Cependant, les mères auraient davantage tendance à alléguer de tels abus que les pères. Enfin, aucune des allégations professées n’a été jugée suffisamment crédible pour que la Directeur de la protection de la Jeunesse (DPJ) juge nécessaire d’intervenir. Plusieurs hypothèses sont soulevées pour expliquer ces résultats. / The main goal of the present doctoral thesis was to determine whether certain items of an observation grid assessing parental behaviors following separation allow to distinguish parents whose risk of Deterioration of the Parent-Child Relationship (DPCR) is very high from those whose risk of DPCR is very low. This goal led to secondary objectives regarding the prediction of such dynamics, the issue of sexual abuse allegation toward the child in such situations, and the context in which this phenomenon appears in the context of parental separation.
This thesis includes two articles and a brief note of research. The first article is entitled: How and Why Are Men and Women Affected Differently by Marital Separation? This article is a critical literature review regarding the consequences of divorce for adults as well as its differential impact on men and women. Explanatory hypotheses regarding the origin of these diverse impacts are discussed. Furthermore, this article offers a conceptualization of such impacts as a continuum, which takes into account the positive and as well as the negative consequences of divorce, such as the dynamics of DPCR following separation. Different risk factors and protective factors are also suggested.
The second article is entitled: Exploratory Study of the Characteristics and Behaviors of Separated Couples Engaged in a Dynamic of Deterioration of the Parent-Child Relationship. This article discusses whether it is possible to distinguish, on certain variables, separated couples who are at high risk of being engaged in a dynamic of DPCR from those who are at low risk. This issue was studied among 82 separated couples for which the risk of DPCR was assessed as being very low or very high (in the latter case was distinguished the group where the mother was the denigrating parent from the group where the father was the denigrating parent). An instrument called the Deterioration of the Parent-Child Relationship Observation Grid (DPCROG), adapted from an instrument developed by Johnson, Walters, & Olesen, 2005, was used in the present study. Analyses of variance and chi-squared analyses were carried out and revealed that ex-couples in the group at high risk for DPCR distinguished themselves from ex-couples in the comparison group by a significantly longer marriage and a higher level of conflict. In addition, results of 2 X 2 repeated measures analyses of variance, as well as results of Tukey’s post-hoc tests, revealed that parents in the comparison group, denigrated parents, and denigrating parents differed from one another in terms of their alienating coparenting behaviors, their supportive coparenting relationship, their mistrustful coparenting relationship and their role reversal behaviors. Finally, results of Tukey’s post-hoc analyses and chi-squared analyses indicated that the length of marriage and the intensity of conflict allow to predict the risk of DPCR.
The brief note of research is entitled: Exploratory Study of Child Sexual Abuse Allegations in the context of a Deterioration of the Parent-Child Relationship. This note of research is concerned with what has long been considered as one of the characteristics of the dynamics of DPCR: the allegation of child sexual abuse declared by a parent against the other parent or against people close to the other parent. This issue was studied among 82 separated couples for which the risk of DPCR was assessed as being very high or very low. The results indicated that there were no significant differences between groups in regards to these allegations. Furthermore, mothers seemed to have a greater tendency to allege such abuse in comparison to fathers. Finally, whereas none of these allegations were judged as sufficiently credible in order for the Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ) to intervene, several hypotheses were raised to explain this finding.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/8307 |
Date | 10 1900 |
Creators | Cyr-Villeneuve, Catherine |
Contributors | Cyr, Francine |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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