Le paludisme compte parmi les plus lourds fardeaux qui pèsent sur l’Afrique subsaharienne en termes de maladie, dans un contexte international de grande mobilisation pour son contrôle. Le paradoxe est que les moyens thérapeutiques (préventifs et curatifs) adéquats pour son contrôle sont disponibles et largement diffusés. Plusieurs travaux ont montré qu’à la base de cet échec se trouvent de nombreux facteurs culturels, sociaux, économiques, environnementaux, etc. qui sont nécessaires en plus des moyens thérapeutiques traditionnels pour un contrôle efficace du paludisme. Les expériences menées dans le sens de la prise en compte de ces facteurs se sont souvent situées dans la logique des professionnels de la santé sans véritablement tenir compte de la logique des communautés. Au Bénin, le paludisme demeure la première cause de morbidité et de mortalité dans la population générale et surtout celle des enfants de moins de cinq ans. Sur les dix dernières années (1996-2005) et malgré les importants efforts engagés pour son contrôle, le paludisme est resté la première cause de consultation et d’hospitalisation dans la population des enfants de moins de cinq ans avec une tendance à la hausse.
La présente étude a choisi de voir dans quelle mesure l’empowerment communautaire et la participation appropriative des parents dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets de lutte contre le paludisme des enfants de moins de cinq ans contribue à la réduction de la morbidité et de la mortalité de ces derniers ainsi qu’à l’amélioration de la qualité de vie des populations. Pour ce faire, il a été mis en place un dispositif quasi-expérimental pré-post, pilote et témoin. L’intervention de promotion de la santé et d’éducation pour la santé a été un accompagnement du village pilote dans l’identification des priorités et la mise en œuvre des solutions propres à lutter contre le paludisme de l’enfant reconnu comme problème prioritaire de santé. Le projet a été mis en place suivant la logique de la communauté pilote qui a identifié sept différents micro-projets, suivant ses besoins prioritaires, pour efficacement lutter contre le paludisme de l’enfant. Parmi ces sept micro-projets, cinq ont été pleinement mis en œuvre, le sixième partiellement et, le dernier non encore entamé avant le terme provisoire du projet qui a été de 27 mois. L’ensemble de ces activités a impliqué environ 80% de la population de la communauté pilote.
Au terme des 27 mois, la grande majorité des parents interrogés trouvent qu’il s’agit d’un projet qui leur a apporté d’éléments nouveaux dans l’appréciation de la situation de la fièvre et de sa prise en charge et, par conséquent, il devrait continuer. L’analyse des représentations, les entretiens de groupe, le dépistage actif, le dépouillement des registres dans les formations sanitaires fréquentées par les membres de la communauté pilote ainsi que le recensement des décès d’enfants pendant la période de l’intervention, comparés aux données d’avant intervention ont permis de noter un changement statistiquement significatif dans les pratiques de recours aux soins adéquats, une réduction de la morbidité et de la mortalité palustres (respectivement 42% et 87% des taux observés avant l’intervention) avec également une différence statistiquement significative comparativement au village témoin. Une confirmation de ces résultats est obtenue à partir des registres d’approvisionnement et de cession des médicaments anti-palustres utilisés dans le cadre du projet dans le village pilote ainsi que les données d’interviews individuelles approfondies. Les femmes, dont les fonctions traditionnelles dans ce milieu leur confèrent un statut de l’ombre, ont joué un rôle prépondérant dans l’initiation des micro-projets et la prise en charge adéquate des cas de fièvre des enfants. D’autres aspects du développement du village pilote ont vu le jour à partir de ce projet, tels que la mise en place d’une fontaine d’eau potable, l’élaboration et la mise en œuvre d’un nouveau modèle d’habitat permettant une meilleure protection contre les moustiques vecteurs du paludisme, etc. Il est à noter que le projet se poursuit sous la direction du comité villageois mis en place pour la circonstance et avec un contact régulier maintenu entre ce dernier et le chercheur principal.
Identifer | oai:union.ndltd.org:BICfB/oai:ucl.ac.be:ETDUCL:BelnUcetd-11292007-134239 |
Date | 20 December 2007 |
Creators | Houéto, David |
Publisher | Universite catholique de Louvain |
Source Sets | Bibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | text |
Format | application/pdf |
Source | http://edoc.bib.ucl.ac.be:81/ETD-db/collection/available/BelnUcetd-11292007-134239/ |
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