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Prédiction du développement de l’enfant par la pathologie placentaire

CONTEXTE : Les naissances prématurées sont une complication commune de la grossesse associée à un risque augmenté de survenue de désordres neurodéveloppementaux par rapport aux naissances à terme. Cependant, en raison de l’hétérogénéité des naissances prématurées, il est difficile d’identifier tôt les enfants à haut risque d’atteinte neurodéveloppementale, durant une période critique du développement où une intervention pourrait s’avérer efficace. Des études récentes ont montré les avantages d’analyser le placenta, qui reflète l’environnement intra-utérin, pour prédire le développement neurologique de l’enfant. Notre objectif était d’investiguer l’association entre l’histopathologie du placenta et le neurodéveloppement pendant les deux premières années de vie des enfants prématurés tardifs nés de 29 à 36 semaines de gestation. MÉTHODES : Cette étude de cohorte observationnelle prospective a été conduite sur 149 dyades mère-enfant avec un âge gestationnel entre 29 et 36 semaines de gestation. Des échantillons de placenta et de membranes fœtales ont été obtenus, fixés dans le formaldéhyde et inclus en paraffine. L’analyse histopathologique des tissus a été effectuée et le phénotypage ciblé des cellules immunitaires a été réalisé par l’utilisation des marqueurs immunohistochimiques CD45 pour les leucocytes totaux, et CD68/CD163 pour la polarisation inflammatoire des macrophages. Les données démographiques et obstétricales ont été obtenues à partir des dossiers médicaux. Le neurodéveloppement des enfants a été évalué à 24 mois d’âge corrigé en utilisant des tests standardisés par un évaluateur aveugle aux résultats placentaires. La présence de grossesses gémellaires, le sexe de l’enfant et le type de travail ont été corrélés au nombre de cellules inflammatoires dans le placenta et les membranes fœtales. RÉSULTATS :
Aucune corrélation n’a été trouvée entre le type de lésion placentaire et le neurodéveloppement. Cependant, un nombre augmenté de cellules immunitaires totales CD45+ dans le placenta a été corrélé à un retard de langage et de communication réceptive à 24 mois. Une augmentation des macrophages pro-inflammatoires CD68+ dans les membranes foetales a été corrélée avec un neurodéveloppement anormal à 24 mois. Une diminution du nombre de cellules CD45+ et une augmentation des macrophages CD68+ ont été observées dans le placenta et les membranes foetales dans les cas de naissances prématurées spontanées et de ruptures prématurées des membranes. CONCLUSION : Des marqueurs inflammatoires spécifiques au niveau du placenta ont été associés avec un risque de neurodéveloppement anormal. Cela suggère que le placenta pourrait se révéler utile pour raffiner la stratification du risque chez les enfants prématurés, mais que son analyse histopathologique classique sans marqueurs immunohistochimiques ne permet pas de distinguer les enfants à haut risque dans un groupe de prématurés tardifs. Ce travail inclue une analyse approfondie des placentas et une corrélation avec les causes obstétricales de la prématurité. / RATIONALE: Preterm birth (PTB) is a common complication of pregnancy associated with a higher risk of neurodevelopmental impairment vs full-term births. However, because of the heterogeneity of PTB, it is difficult to identify high-risk infants early, during a critical period of development when meaningful intervention could be used. Recent studies have shown the advantages of using the placenta, which reflets the in-utero environment, to infer child development. Our objective was to investigate the association between placental histopathology and neurodevelopment during the first two years of life in late preterm infants. METHODS: This prospective observational cohort study was conducted on 149 mother-infant dyads with deliveries between 29-36 weeks’ gestational age. Formalin-fixed paraffin-embedded placenta/fetal membranes samples were obtained. Histopathological analysis of the tissues and phenotyping of immune cells by immunohistochemical marking of CD45 for total leucocytes, and CD68 and CD163 for inflammatory polarization of macrophages were performed. Maternal demographics and obstetrical data were obtained from the medical chart. Infant neurodevelopment was evaluated at 24 months of corrected age using standardized tests by an assessor blinded to placental results. Twin pregnancies, infant sex and type of delivery were associated with inflammatory cells placental and membranes numbers. RESULTS: No correlation was found between type of placental lesion and outcome. However, increased CD45+ immune cells in the placenta were correlated with language and receptive communication delay at 24 months. Increased pro-inflammatory CD68+ cells in fetal membranes were correlated with abnormal outcome at 24 months. Decreased CD45+ cells and increased CD68+ macrophages were seen in placenta and fetal membranes in cases of spontaneous delivery and premature rupture of membranes. CONCLUSION: Inflammatory markers specific to the placenta are associated with risk of abnormal neurodevelopment. This indicates that the placenta could prove useful in refining risk stratification in preterm infants, but that its classical histopathological analysis without immunohistochemistry is not enough to single out infants at high risk in a group of late preterm. Our work will include in-depth analysis of the placentas and correlation with obstetrical causes of prematurity.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33473
Date02 1900
CreatorsCharron, Jonathan
ContributorsGirard, Sylvie, Dal Soglio, Dorothée
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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