Ce travail entreprend une relecture réflexive des recherches produites dans le champ de la culture organisationnelle et défend l’idée d’une approche renouvelée et performative. Dans un premier temps, il présente le cadre des intérêts de connaissance développé par Habermas (1973) et commente son potentiel heuristique pour appréhender l’hétérogénéité des travaux dans le champ. Notre proposition de transposition de ce cadre permet d’identifier trois approches de la culture empruntant les intitulés des intérêts de connaissance. Dans un second temps, en nous inscrivant dans la lignée des travaux de Spicer et al. (2009) et d’Alvesson et Spicer (2012), nous suggérons que les travaux de l’approche « émancipatoire » se sont essentiellement concentrés sur une critique négative en examinant les effets de contrainte, de contrôle et de manipulation idéologique liés au concept de culture. Tout en reconnaissant la légitimité de ces travaux, nous formulons plusieurs propositions afin de poser les bases d’une approche émancipatoire davantage performative. Dans un troisième temps, l’étude du cas SCC, une organisation mutualiste étudiante évoluant dans un contexte concurrentiel exacerbé, permet d’exposer la pluralité et la complexité des problématiques de contradictions culturelles auxquelles les acteurs des organisations sociales et solidaires sont potentiellement confrontés. Cette étude de cas – qui s’appuie sur plusieurs mois d’observation participante et près de 50 entretiens – montre également la pertinence d’une approche renouvelée, indique des pistes de préconisations performatives pour ces organisations alternatives et légitime la poursuite de recherches similaires au sein de ces entreprises. / The purpose of this work is to discuss the relevance of the concept of critical performativity (Spicer and al. 2009, Alvesson and Spicer 2012) for research in organizational culture. We first discuss the heuristic potential of Habermas theory of knowledge interests for understanding this heterogeneous body of literature and present three original approaches or analytical categories that allow considering the field in a more reflexive manner. We then suggest that existing accounts from the emancipatory approach, largely posit a negative (though legitimate) critique of culture. As an answer, our theoretical framework stands up for a more performative critique of culture that allows plural interpretations of data, puts forward a reflexive understanding of alternative organizations and considers a “pragmatic management” of culture in those particular organizations. The Students Care Company case study illustrates these propositions and explores some dilemmas faced by employees of a progressive Mutual Company in the competitive students’ social health care sector. This case, based on several months of fieldwork and 50 interviews, exemplifies the need for further cultural researches carried under this emancipatory approach.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012LIL12020 |
Date | 03 December 2012 |
Creators | Bousalham, Youcef |
Contributors | Lille 1, Cazal, Didier, Desreumaux, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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