La question de l’accès aux médicaments fait l’objet d’une littérature importante autour de la collision entre desmodèles industriels fondés sur la protection de la propriété intellectuelle par les brevets et des systèmes de santégrevés par les prix élevés des médicaments.L’histoire de l’accès aux traitements antirétroviraux en Afrique du Sud depuis le début du XXIème siècle met enévidence le choc entre des modèles industriels fondés sur la propriété privée et la montée d’une coalition multiniveauxpromouvant le droit à la santé, choc qui atteint son paroxysme lors du très médiatisé « Procès de Pretoria »en 2000. Cette histoire traduit la difficile rencontre entre deux ordres juridiques internationaux sans pour autantfournir d’indice sur la façon dont la politique de couverture universelle en médicaments se construit concrètementen Afrique du Sud.Cette thèse élargit considérablement la question de la régulation du médicament en ne la cantonnant pas à uneexplication en termes d’opposition frontale entre une vision marchande et une vision sanitaire. L’étude de lapolitique du médicament sud-africaine trahit un écheveau de transactions entre le gouvernement et l’industrie quicontribuent à reformuler constamment les trois piliers du secteur du médicament : les systèmes de santé, lescapacités de production industrielle ainsi que les dynamiques de l’innovation.Les politiques du médicament doivent être lues à l’aune de ces interdépendances historiques et fondatrices de l’Etatcapitaliste sud-africain. La recomposition des priorités du gouvernement autour des impératifs de santé ne marquepar la rupture avec l’industrie pharmaceutique mais la reconfiguration de l’ensemble des relations entre la puissancepublique et l’industrie. L’enjeu de cette thèse est de remettre au centre les interactions entre la configuration despolitiques du médicament et la réorientation des modèles industriels pharmaceutiques. / Access to medicines has been at the core of an extensive literature. They usually highlight the collision betweenhigh-cost patented medicines promoted by industry and their increasing pressure on health spending.The timeline of access to antiretroviral treatments in South Africa since the beginning of the XXIth century castsa light on the struggles between industrial models based on private property and the rise of a multi-level coalitionwhich promotes the right to health. These struggles are epitomized by medias during the “Pretoria trial” in 2000.This case betrays the thorny encounter between two international bundles of rights without giving any clue on theconcrete construction of universal medicines coverage policy in South Africa.This thesis broadens the issue of medicines regulation by overcoming the contradictions between market and publichealth. It shows that government and industry keep strong contacts which have a deep impact on the three pillarsof the medicines sector: health systems, industrial capacities and innovation.Medicines policies emanate from these historical fundamental interdependences which are at the basis of statebuilding. The shift of governmental priorities towards public health does not entail the ostracism of pharmaceuticalindustry but the total reshaping of relations between public authorities and industry. What is at scope in this thesisare the links between the configuration of medicines policies and the mutation of pharmaceutical industrial models.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019BORD0099 |
Date | 28 June 2019 |
Creators | Pelletan, Charlotte |
Contributors | Bordeaux, Darbon, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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