Le processus d’européanisation invite la Roumanie postcommuniste à redéfinir sa culture politique. Bien qu’inachevé, il provoque la mise en place des mécanismes de rétraction du politique. Le déclin contemporain de la démocratie représentative ainsi que de l’engagement partisan, nous invitent à repenser la relation « démocratie – européanisation ». Tant que les conditions ne sont pas réunies pour une démocratisation de l’Union européenne, elles ne le seront pas pour l’amélioration de l’exercice démocratique des Etats qui la composent. L’implantation d’une culture démocratique en Roumanie est endiguée par le manque de compréhension du Politique, mais aussi par l’entrée en post-démocratie d’une culture dont les racines sont paternalistes et clientélaires. Le passage d’une incompréhension du politique à l’impolitique trace les contours d’une culture qui a du mal à se définir. Avant d’être un régime, la démocratie est une culture des valeurs. Cette étude traite de la démocratie comme culture ainsi que des barrières qui empêchent sa transposition dans la Roumanie postcommuniste. Nous allons interroger la manière roumaine de se construire comme société. L’apport de la sociologie historique et de l’anthropologie à la compréhension de la culture politique postcommuniste roumaine reste non seulement important, mais crucial. Il nous permet de percer les différences de trajectoire des partis Social Démocrate – PSD et National Libéral – PNL suite à l’intégration européenne. Notre travail cherche à regarder la culture politique roumaine en miroir de celle européenne, prenant acte de la difficulté à sortir de soi. Une Roumanie européanisée et démocrate dévient plus fictive que jamais. L’européanisation n’améliore pas la qualité de l’exercice démocratique. Prisonnière de la continuité des élites qui entretiennent un lien étroit avec le passé, la culture politique roumaine parle plus de continuité que de rupture. L’européanisation n’entraîne pas la Roumanie au passage d’un régime communiste à un régime démocratique, mais à celui d’un communisme national à une démocratie nationale. Les cadres politiques postcommunistes restent producteurs d’idéologie à partir de l’imitation du modèle européen pour redonner un sens à l’action politique. Pourtant, chaque instant ne vaut pas l’imitation, mais aussi de la création. / The Europeanization process invites post-communist Romania to redefine its political culture. Although incomplete, it causes the setting up of retraction mechanisms of politics.The contemporary decline of the representative democracy and of the partisan engagement invites us to redefine the relationship between « Democracy and Europeanization ». As long as the conditions for democratization of the European Union are not settled, they will not aim at the improvement of the democratic exercise of the States that compose it. The establishment of a democratic culture in Romania is impeded by the lack of understanding Politics, but also by the entry into the post-democracy era of a culture whose roots are paternalistic and clientelist. The transition from misunderstanding politics to impolitic traces the contours of a culture that has difficulty in defining itself. Before being a regime, democracy is a culture of values. This study deals with democracy as culture and the barriers that prevent its transposition into postcommunist Romania. We will question the Romanian way of building itself as a society. The contribution of historical sociology and anthropology to the understanding of Romanian postcommunist political culture remains not only important, but crucial. It allows us to understand the differences between the main Romanian political parties: The Social Democrats (PSD) and The National Liberals (PNL) following European integration. Our study seeks to analyze the Romanian political culture as reflected in European culture, taking note of the difficulty of getting out of itself. A Europeanized and democratic Romania becomes more fictitious than ever. The Europeanization process does not improve the quality of the Romanian democratic exercise. Prisoner of its neo-communist elites who maintain a close link with their past, the Romanian political culture is built between continuity and change. Europeanization does not involve Romania in the transition from a communist regime to a democratic one, but from national communism to national democracy. Post-communist Romanian political parties imitate the European model. Their main goal is to give meaning to their political action. Yet, every moment does not mean imitation, but also innovation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019BORD0125 |
Date | 27 September 2019 |
Creators | Mikola, Clara-Ioana |
Contributors | Bordeaux, Universitatea Bucureşti, Claret, Philippe, Barbu, Daniel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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