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Gouverner les langues : l’institutionnalisation et la transformation de la politique d’enseignement des langues étrangères en France, en Allemagne et au Luxembourg / Governing languages : the institutionalization and the transformation of language education policies in France, Germany and Luxembourg

Cette thèse analyse l’action publique dans le domaine du gouvernement des langues à travers l’étude de la transformation de la politique d’enseignement des langues étrangères en France, en Allemagne et au Luxembourg. L’analyse vise à expliquer comment des politiques d’enseignement des langues relativement similaires en termes d’objectifs et de moyens mis en œuvre produisent des résultats significativement différents dans deux cas a priori très proches que sont la France et l’Allemagne. Retraçant le processus d’institutionnalisation de ces politiques sur le temps long, la démonstration montre que ces différences ne s’expliquent que partiellement par des dynamiques infra-sectorielles. L’explication des variations d’output et d’outcome de la politique d’enseignement des langues étrangères nécessite de prendre en compte la configuration politique et sociétale dans son ensemble à travers une perspective systémique : le découpage sectoriel ou intersectoriel de l’objectif du multilinguisme et les effets d’interaction entre la politique d’enseignement des langues et d’autres secteurs de politique publique expliquent des variations dans la perception d’utilité des langues par les individus et leur motivation de s’investir dans l’apprentissage de ces dernières, et partant les différences de résultat de cette politique. L’absence de lien direct entre inputs, outputs et outcomes de la politique d’enseignement des langues soulève la question des limites de l’action publique en matière de gouvernement des langues, limites qui sont liées à la réactivité de l’Etat à des préférences contradictoires des citoyens et au lien entre langue et citoyenneté dans les sociétés monolingues. / This thesis analyses public action in the field of the government of languages through the study of the transformation of foreign language education policies in France, Germany and Luxembourg. The analysis aims to show how language education policies that are relatively similar in terms of their goals and their means of implementation produce significantly different results in France and Germany, two cases that appear to very close. Retracing the process of institutionalization of these policies on the long term, our demonstration shows that these differences can only be partially explained by infra-sectorial dynamics. The explanation of the variation in the outputs and outcomes of foreign language education policies requires to take into account the larger political and societal configuration through a systemic perspective: it is the sectorial or intersectorial definition of the objective of multilingualism and the interaction effects between language education policies and other policy sectors that explain the variations in individuals’ perceptions of the utility of language and their motivation to invest in the study of this languages, and consequently the differences in the results of these policies. The absence of a direct link between the inputs, outputs and outcomes of foreign language education policies raises the questions of the limits of public policy in the field of governing languages. These limits are linked to the responsiveness of the state to contradictory citizens’ preferences and to the link that exists between language and citizenship in monolingual societies.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014IEPP0048
Date08 December 2014
CreatorsGarcia, Núria
ContributorsParis, Institut d'études politiques, Muller, Pierre
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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