Depuis quelques décennies les musées se sont multipliés ; chaque secteur de la culture, chaque communauté, chaque ville veut le sien, pour le prestige ou pour développer l’activité économique. Aussi la conception du musée a-t-elle évolué dans sa forme, ses objectifs, son organisation, sa gestion. C’est ainsi que sont apparus des enjeux financiers, desquels ont résulté des concepts comme l’entreprise culturelle et ses relations avec le marché, la sauvegarde des collections et leur valorisation par des expositions ouvertes aux différents publics. Alors que le musée devient un élément moteur des politiques culturelles, aussi bien au plan national que local, l’Afrique en général et le Gabon en particulier souffrent d’un retard dans ce domaine, malgré le potentiel qui est le leur. Or un musée sans collection n’existe pas : il doit être un lieu d’exposition ou d’interprétation. Et un musée sans public serait une réserve ou un centre d’étude de collections. C’est à travers la consommation des images de l’histoire dans le temps et l’espace que se forge l’expérience subjective des individus sur la politique culturelle. Cette subjectivité individuelle nous incite à concevoir autrement le musée. Aujourd’hui, cependant, cette révision apparaît compliquée pour un Africain en général et un Gabonais en particulier. En effet, au lieu de s’insérer dans une identité locale plus ou moins homogène et circonscrite au sein de l’identité nationale, il entretient des liens ethniques plus larges en raison des rapports personnels, économiques, professionnels ou financiers qui transcendent quelquefois les frontières géographiques et culturelles de la nation. Ainsi, au Gabon, la gestion du patrimoine culturel doit tenir compte non seulement des retombées de sa valorisation mais aussi des acteurs locaux. Le but est de faire profiter les populations locales des retombées de la valorisation de leur patrimoine. Car, une valorisation non encadrée entraîne un tourisme de masse avec son inconvénient, à savoir l’érosion du patrimoine et des valeurs culturelles, causée par une dégradation soit naturelle, soit humaine. C’est pourquoi il est nécessaire d’instaurer une nouvelle approche qui exige de considérer la gestion du patrimoine culturel comme un facteur de développement local et national. / In recent decades, museums have multiplied in most African societies; each cultural sector, each community, each city wants its own, for prestige or to develop economic and tourism activity. As a result, the design of the museum has evolved in its form, objectives, organization and management. This has given rise to financial challenges, from which concepts such as the cultural enterprise and its relationship with the market, the preservation of collections and their enhancement through exhibitions open to different audiences have emerged. As the museum becomes a driving force in cultural policies, both at the national and local levels, Gabon is lagging behind in this area, despite its potential. However, a museum without a collection does not exist: it must be a place of exhibition or interpretation. And a museum without a public would be a reserve or a center for the study of collections. It is through the consumption of images of history in time and space that individuals' subjective experiences of cultural policy are shaped. This individual subjectivity leads us to conceive the museum differently. Today, however, this revision seems problematic, especially for a Gabonese man. Indeed, instead of being part of a more or less homogeneous local identity that is circumscribed within the national identity, it maintains broader ethnic ties because of personal, economic, professional or financial relationships that sometimes transcend the nation's geographical and cultural borders. Thus, in Gabon, the management of cultural heritage must take into account not only the benefits of its enhancement but also local actors. The aim is to enable local populations to benefit from the benefits of the enhancement of their heritage. For, unframed development leads to mass tourism with its disadvantage, namely the erosion of heritage and cultural values, caused by either natural or human degradation. This is why it is necessary to introduce a new approach that requires considering cultural heritage management as a factor in local and national development.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019PAUU1058 |
Date | 11 October 2019 |
Creators | Kandou Koumba, Marie Josée |
Contributors | Pau, Kouvouama, Abel, Chol, Isabelle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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