La dynamique d'ajustement structurel dans le secteur laitier en France est l'une des plus fortes de tous les secteurs agricoles avec des rythmes particulièrement élevés de disparition des exploitations et de croissance de la taille moyenne par exploitation. Cette dynamique est hétérogène dans l'espace, les régions les plus touchées sont celles où la densité laitière est faible à l'origine, celles qui résistent sont celles où la densité est élevée et où un tissu industriel est bien développé. Ces mouvements ont eu lieu malgré une politique agricole qui a cherché, au travers de multiples instruments (quota laitier, soutien des prix, aides directes…), à limiter ces mouvements et à maintenir la production laitière sur une grande partie du territoire français. Les modifications à venir de ces instruments risquent de modifier le paysage laitier jusqu'ici connu, et ainsi d'affecter la localisation et la structure des exploitations laitières. Dans ce contexte, l'objectif principal de cette thèse est d'analyser les déterminants de la croissance et de la localisation des exploitations laitières, d'identifier quels sont ceux qui renforcent la croissance et l'agglomération des exploitations et ceux qui ont tendance à limiter cette croissance et à disperser les exploitations et la production. Pour ce faire, nous avons dans un premier temps, estimé, en utilisant la méthode de chaînes de Markov, l'impact de certains facteurs économiques et politiques, sur les changements de taille des exploitations laitières. Dans un deuxième temps, à l'aide des méthodes d'économétrie spatiale, nous avons introduit une dimension spatiale à cette analyse afin d'appréhender les différences régionales (départementales) et de détecter d'éventuels effets d'agglomération. Dans un troisième temps, nous avons intégré de manière originale un modèle dynamique spatial récursif au modèle de Markov non-stationnaire afin de mesurer la distribution de la taille des exploitations selon la localisation en prenant en compte les interactions entre localisations. Ces différentes méthodes ont permis de montrer que les externalités positives liées à l'agglomération des exploitations laitières sont des facteurs prépondérants dans la détermination non seulement de la localisation mais aussi de la taille des exploitations laitières. Les externalités pécuniaires et les relations marchandes d'amont et d'aval ainsi que les prix des inputs et des outputs sont tout aussi importants dans la détermination de ces dynamiques. Les politiques agricoles, ici considérées au travers des aides directes du premier et second pilier, ont un impact assez faible dans l'ajustement structurel des exploitations laitières, seules les dotations à l'installation des jeunes s'avèrent très significatives et positivement liées à la localisation et la croissance des exploitations laitières. Les réglementations environnementales ont un effet plutôt dispersif des exploitations laitières et ceci particulièrement pour les grandes. Les activités concurrentes de l'activité laitière ont également un effet négatif sur la localisation des exploitations laitières mais cet effet s'estompe avec l'augmentation de la taille des exploitations. / Structural change in French dairy sector is one of the most important in agriculture with high rates of decreasing in the number of farms and increasing average farm size. This structural change is heterogeneous in space; the regions the most affected are those which are not traditional dairy producing. The regions which resist are the traditional dairy ones where dairying is highly developed. Agricultural policy instruments (dairy quota, price support, direct payments…) have affected those changes while trying to maintain the dairy production on a large part of France. The modifications to come of those instruments could modify the dairy farm location and structure. The aim of this thesis is to analyze the determinants of dairy farm growth and location, to identify which are those they foster growth and agglomeration of dairy farms and those they tend to slow down this growth and disperse dairy farms. To do so, we firstly estimate, using the non stationary Markov model, the impact of some economic and policy factors on the size farm distribution. Secondly, by means of the methods of spatial econometrics, we introduce a spatial dimension in this analysis to deal with regional differences and detect a possible effect of agglomeration externalities. Thirdly, we integrate a spatial dynamic recursive component to the non stationary Markov model. This allows us to model the effects of factors influencing the number, the size and the location of the dairy farms and to take account of interaction between locations. Those different methods allow us to show that agglomeration externalities are very important in the determination of the farm location as well as the growth of farm size. Pecuniary externalities and forward and backward linkages as well as the market prices are also determinant factors affecting farm structure and location. Agricultural policies, namely second pillar direct payments have a rather low impact in the structural adjustment of dairy farms. However subsidies to installation of young farmers are highly significant and positively related to farm growth and location. Environmental stringency seems to negatively affect dairy farm location and especially medium and large sized ones. Other livestock activities seem to compete with dairy farms especially smaller ones.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011AGPT0049 |
Date | 19 July 2011 |
Creators | Ben Arfa, Nejla |
Contributors | Paris, AgroParisTech, Jacquet, Florence |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French, English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0039 seconds