Return to search

Les séquelles cognitives post-pontage : la valeur prédictive de l'oxymétrie cérébrale et l'effet d'un entraînement cognitif

Introduction :
Les séquelles cognitives post pontage chez les aînés sont fréquentes et semblent touchées principalement les fonctions mnésiques et attentionnelles. Ces déficits pourraient avoir un impact sur la qualité de vie, le fonctionnement quotidien et la capacité du patient à s'impliquer activement dans sa réadaptation. Bien que cette problématique soit reconnue, peu de recherches se sont intéressées aux interventions visant à prévenir ces déficits ou à y pallier suite à la chirurgie. Certaines études suggèrent une association entre une désaturation cérébrale au cours de la chirurgie et des déficits cognitifs post pontage. Aussi, des études sur le vieillissement suggèrent que certains entraînements cognitifs permettent d'améliorer la mémoire et l'attention chez les personnes âgées. L'absence d'études d'intervention chez les aînés ayant subi un pontage coronarien alors que des stratégies visant à améliorer le fonctionnement cognitif chez les aînés ont été démontrées efficaces suggèrent l'importance d'évaluer l'efficacité de ces stratégies chez une population qui pourrait grandement en bénéficier.

Objectifs :
Article 1 -
Examiner la valeur prédictive du rS02 (saturation en oxygène cérébrale) dans le développement de séquelles cognitives au cours du mois suivant la chirurgie chez des aînés de 65 ans et plus ayant subi un pontage coronarien.
Article 2 -
Évaluer l'efficacité d'un entraînement cognitif axé sur la mémoire et l'attention chez des aînés de 65 ans et plus ayant subi un pontage coronarien.

Méthode :
Article 1 -
Une batterie de tests neuropsychologiques a été administrée à soixante-et-un (61) patients le jour précédent la chirurgie, de quatre à sept jours suivant la chirurgie et un mois suivant la chirurgie. Lors de la chirurgie, une mesure continue d'oxymétrie cérébrale a été prise.
Article 2 -
Quarante-six (46) participants ont été répartis dans trois groupes: 1-groupe contrôle (évalué à un et trois mois post chirurgie), 2-groupe recevant un entraînement attentionnel suivi d'une entraînement mnésique (testé à un, deux, et trois mois après la chirurgie) et, 3-groupe recevant un entraînement mnésique suivi d'un entraînement attentionnel (testé à un, deux, et trois mois après la chirurgie). Les huit séances d'entraînement avaient lieu entre la sixième et la dixième semaine post chirurgie.

Statistiques :
Article 1 -
Les valeurs prédictives du rS02 dans le développement de séquelle cognitive ont été catégorisées et explorées principalement à l'aide de Chi-carrés.
Article 2 -
Des ANOVAS à mesures répétées ont permis d'évaluer l'efficacité des entraînements cognitifs. Par la suite des corrélations et des analyses de tendance ont été utilisées pour explorer les associations entre les améliorations aux tâches d'entraînement et aux tests neuropsychologiques.

Résultats :
Article 1 -
Les patients ayant eu une désaturation cérébrale sous le seuil des 50% au cours de l'opération ou une diminution de plus de 30% de leur rS02 initial sont plus susceptibles d'avoir un déficit cognitif post pontage. De plus, chez les patients ayant subi une chirurgie de pontage sous CEC et ayant des séquelles cognitives post, une valeur minimale plus basse de leur rS02 au cours de la chirurgie et des désaturations cérébrales plus longues et plus fréquentes sous le seuil des 50% ont été observées.
Article 2 -
L'entraînement cognitif post pontage s'est avéré efficace pour améliorer les performances cognitives chez les aînés tant sur la tâche attentionnelle que mnésique. De plus, les effets des entraînements étaient spécifiques à la fonction entraînée. Enfin, une amélioration a aussi été observée sur certains tests neuropsychologiques.

Conclusion :
Les patients de 65 ans et plus ayant subi une chirurgie de pontage sont plus susceptibles de développer des séquelles cognitives post pontages s'ils ont subi des désaturations en oxygène cérébrales au cours de la chirurgie. L'utilisation de la CEC pourrait augmenter le risque de désaturation. L'utilisation de l'oxymétrie par proche-infrarouge est donc une approche prometteuse pour la détection de séquelles cognitives subtiles. Par ailleurs, les interventions visant à prévenir les désaturations cérébrales semblent avoir un effet limité quant à la prévention des séquelles cognitives. Une intervention cognitive post chirurgie devient alors une stratégie d'optimisation intéressante auprès des patients de 65 ans et plus qui ont subi une chirurgie de pontage. En effet, les patients semblent bénéficier d'un entraînement cognitif informatisé post pontage.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Séquelles cognitives, chirurgie de pontage, entraînement cognitif, oxymétrie proche infrarouge, circulation extra-corporelle.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3547
Date06 1900
CreatorsTournay-Jetté, Emilie de
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse acceptée, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3547/

Page generated in 0.0022 seconds