Pour faire face à la « crise du lien social », le sport associatif est appelé par les politiques publiques, depuis les années 1980, à jouer un rôle d'intégration et d'insertion des populations considérées comme « en difficulté ». Le cadre associatif est ainsi appréhendé comme un bastion pacificateur où se développe une citoyenneté et des comportements civiques complémentaires de l'école et de la famille. Pour autant, tous les clubs implantés au cœur, en périphérie ou à l'extérieur des quartiers populaires se préoccupent de façon inégale des problématiques socio-éducatives (CHARRIER, JOURDAN, 1999). L'implication des clubs affiliés aux fédérations unisports dans les dispositifs d'intégration et d'insertion par le sport semble résulter de l'intensité et de la durabilité d'engagement d'individus d'exception (CHARRIER, 1999 ; GASPARINI, VIEILLE MARCHISET, 2008). La thèse proposée s'intéresse aux mécanismes porteurs de la dynamique d'innovation sociale (FONTAN, KLEIN, TREMBLAY, 1995) au sein des clubs sportifs implantés ou souhaitant s'implanter dans les quartiers populaires. A travers une enquête de terrain réalisée dans cinq clubs sportifs durant trois ans ainsi qu'une enquête exploratoire auprès de vingt-quatre clubs dans le cadre d'une recherche-action, des relevés ethnographiques et des entretiens réalisés auprès des principaux acteurs participant au réseau porteur de la dynamique d'innovation (CALLON, 1999) ont été réalisés. Suivant les principes fondateurs de la théorie Enracinée (STRAUSS, CORBIN, 2004), les résultats se concentrent sur des mécanismes cognitifs, managériaux et coopératifs, identitaires et territoriaux. Les dirigeants associatifs interrogés repèrent des indices d'un changement d'état du sport et d'une transformation de la société où le club se présente à la fois comme un réceptacle de ces maux et un espace possible de création de réponses. Le projet associatif est alors questionné par l'émergence de besoins et de solutions qui peuvent s'inscrire en marge des normes en place et des valeurs défendues (ALTER, 1993). Une réorganisation de l'association se produit alors en passant par la redéfinition des places et des rôles des acteurs autour d'une problématique de développement du club, dont les approches varient d'un club à un autre. Au regard de l'esprit du club, des dirigeants, des usagers réceptifs, des acteurs-passerelle et des porte-paroles prennent place dans la dynamique d'innovation sociale pour en infléchir son mouvement. Au-delà des acteurs, des alliances et des coopérations, notamment autour de tandems de dirigeants, s'organisent et redéfinissent les pratiques démocratiques. La dynamique d'innovation sociale n'est pas uniquement l'affaire des seuls membres du club qui s'organisent pour faire émerger des actions destinées à répondre aux besoins sociaux dans ou en marge du club. Elle est une activité en réseau qui déborde le périmètre des membres et des proches du club. Le réseau porteur de l'innovation sociale est composé d'acteurs institutionnels et/ou collectif qui vont attribuer une légitimité à l'action associative innovante. Les clubs sportifs vont composer avec ces deux types de réseau (inter-personnel de quartier et institutionnel) privilégiant ainsi le référentiel identitaire d'acteur de « quartier » dont la pratique sportive est une ressource ou celui d'acteur du « sport » dont l'approche territoriale est un moyen supplémentaire de développement / No English abstract available
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012BESA1003 |
Date | 14 February 2012 |
Creators | Coignet, Benjamin |
Contributors | Besançon, Vieille Marchiset, Gilles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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