L’idée-force de cette thèse est que littérature et sexualité ont partie liée, mais également et surtout, que la potentielle sexualisation de l’art verbal, à l’écriture comme à la lecture des textes, ne se limite pas à un genre spécifique d’écrits (qui irait du sentimental, au pornographique, en passant par l’érotique). La sexualisation à réception, toujours aléatoire, dépend de la force du style et de la sensibilité des lecteurs. La théorie de la réception que nous tentons de construire postule qu’il n’y a ni grand, ni petit art, ni arts majeurs, ni arts mineurs. L’art est un effet produit par la rencontre entre une oeuvre et un public ; il se manifeste intégralement en sensations. L’effet de l’art atteint son paroxysme lorsqu’il se fait pornographique. Cet effet pornographique de l’art, dont nous souhaitons cerner les conditions de déclenchement et de matérialisation à réception, émane de créations littéraires dont le style attire, séduit, aimante, captive et ravit les lecteurs, en leur offrant une vision de l’humain dans ce qu’il a de plus fragile et fascinant : son intimité la plus profonde et la plus cachée, son sexe. Pour appréhender ce vécu si intense et si rare qu’offrent certains textes, nous tendrons à définir l’idée de style pornographique, au sens de création par le style d’un effet pornographique. Puis, nous nous intéresserons plus largement à la portée et à la valeur de ce style, en proposant une typologie des principaux phénomènes qu’il déclenche à réception. Enfin, si l’effet pornographique est l’horizon vers lequel tout écrit littéraire tend, cet effet ne demeure, cependant, qu’un horizon. De ce fait, il conviendra de préciser, dans un troisième temps, les limites et les dangers du pornographique. / The main idea of this thesis is not only that literature and sexuality are related, but also that the sexualization of art, during the writing and the reading as well, is not restricted to specific literary genres (sentimental, erotic, or pornographic). The sexualization, always uncertain, is both due to the strength of style and to the readers’ sensitivity. The theory of reception we intend to elaborate is based on the idea that there is neither high art nor low art. Art is an effect caused by the encounter of a work and a public. Art is nothing but sensation. Art can recreate some reality by means of invoking sensations.The effect of art reaches its paroxysm when it becomes pornographic.This pornographic effect is derived from literary texts whose style attracts, seduces, captivates and ravishes readers, by revealing the most deep and the most secret intimacy of humans : their sex. We intend to see where, when and how this effect may happen. First, we’ll try to define what we mean by “pornographic style”, in other words what in style manages to create a pornographic effect on readers. Then, we'll attempt to bring to light the many phenomena it induced. However, even if the pornographic effect is the main purpose of art, it has to remain an horizon. Therefore, we'll have to consider the limits and risks of all pornography.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA040220 |
Date | 26 September 2012 |
Creators | Laborde, Cécile |
Contributors | Paris 4, Molinié, Georges |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0029 seconds