L’essor de la photographie au milieu du 19ème siècle est contemporain de changements importants survenus au sein de la société française. A Paris sous le Second Empire, la forte hausse du pouvoir d’achat, due en grande partie aux travaux haussmanniens, influence l’image publique des citadins. La ville et ses grands boulevards offrent aux plus privilégiés la possibilité de se promener, de s’exhiber, de paraître selon certaines normes pour se mettre en lumière. Représentations qui seront ensuite fixées par les artistes : écrivains, peintres, sculpteurs, caricaturistes et photographes, ils concourent tous à immortaliser ce nouveau mode de vie et ses acteurs.Le portrait, ce moyen de représentation par excellence auparavant réservé à l’aristocratie, deviendra finalement accessible aux autres milieux sociaux. En comparaison avec les autres techniques, le portrait photographique gagnera davantage de succès et ce, grâce à de multiples critères : la baisse progressive de son coût, sa vitesse d’exécution, sa véracité reconnue par le public, sa capacité d’être reproduit à l’identique en grand nombre depuis l’invention du procédé collodion humide, sans oublier la naissance du portrait-carte de visite qui accélère sa démocratisation.Notre recherche repose sur un dépouillement minutieux d’archives photographiques. Elle aura comme objectif d’analyser le rôle joué par la photographie dans la procédure de représentation sous le Second Empire en répondant à un certain nombre de questions. / When portraiture was made accessible to French citizens in the nineteenth century, someconservative critics did not consider all individuals to be “portrayable”. This did notprevent people of means from hiring portrait painters to create their own “visiblememory”. In the process, they redefined the nature of the artist’s model. These newsitters, who were employers rather than employees, were not obedient: they insisted uponimposing their individual style and references. Photographic artists, on the other hand,persisted in directing their sitters—as artists did their paid academic models—and had toseek compromises that, without relinquishing their favoured styles, would satisfy theirdemanding clients. Some photographers published manuals and treatises explaining howto produce a good portrait without being unduly disturbed by the model’s whims andfancies. Furthermore, self-proclaimed experts in modern “etiquette” taught people how totalk, how to walk and how to appear in society. A careful examination of the conditionsbehind the production of photographic portraits, especially those representing fashionablecitizens taken during the era of the carte-de-visite, reveals the importance of the rolesplayed respectively by the model, the portrait photographer and the social codes ofconduct of the day.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015VERS006S |
Date | 20 March 2015 |
Creators | Kowsar, Shabahang |
Contributors | Versailles-St Quentin en Yvelines, Edwards, Paul K., Louis, Annick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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