Fondée sur dix-sept mois d’enquête ethnographique à Tongoa (entre 2013 et 2015), une île du Vanuatu, cette thèse et la réflexion qui la sous-tend portent sur les espaces travaillés, en mer comme sur terre. Elle prend comme fil conducteur les jardins de subsistance et met en évidence les relations qu’entretiennent les habitants de l’île, tant entre eux et avec ces deux types d’espaces, qu’avec les collectifs de non-humains qui peuplent leur monde. L’étude de la nature domestique révèle que la terre et la mer sont pensées dans un cadre commun et montre en quoi elles sont constitutives du mode de vie et des représentations de ceux qui les créent et les exploitent. L’environnement dans lequel évoluent les Man-Tongoa est marqué du sceau de catastrophes, dont la contingence constitue, pour eux, un inéluctable donné de l’existence. Les espaces appropriés sont régulièrement bouleversés, voire temporairement anéantis, par un événement sismique ou climatique de grande ampleur – comme le cyclone Pam, intervenu en mars 2015. L’ethnographie de cet événement et l’étude des différents phénomènes relevant de la catégorie locale de disasta démontrent comment est localement construite la notion de catastrophe lorsque la « tradition », les dénominations chrétiennes et les ONG en proposent des explications parfois incompatibles. / Based on seventeen months of fieldwork carried out between 2013 and 2015 on Tongoa, an island in the archipelago of Vanuatu, the present PhD dissertation and its underlying reflection aim to study domesticated spaces, both on the ground and in the sea. This research explores and follows the logics of subsistence gardens, underlying the relationships cultivated both between islanders and these spaces, and between them and the non-human entities inhabiting their world. Such an approach helps underline how the land and the sea are conceptualised in a common frame of understanding, and shows how both spaces equally build up the way of living and thinking of those who create them and tap into their resources. The environment of the Man-Tongoa bears the weight of potential disasters, whose very contingency is an inescapable given of daily reality. The appropriated spaces are regularly shattered, sometimes even temporarily wrecked, by large-scale seismic or climatic events – as demonstrated by the cyclone Pam, which took place in March 2015. The ethnography of this event and the analysis of the various phenomena pertaining to the local category of disasta demonstrate how the notion of disaster is locally constructed, when “tradition”, Christian denominations, and NGOs offer non mutually intelligible or compatible explanations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017EHES0165 |
Date | 11 December 2017 |
Creators | Calandra, Maëlle |
Contributors | Paris, EHESS, Lemonnier, Pierre, Descola, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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