Né à Calcutta en 1952, Vikram Seth occupe une place éminemment originale sur la scène littéraire postcoloniale. Manifestement animée par une force centrifuge, l’œuvre de Vikram Seth semble se renouveler perpétuellement : du récit de voyage au recueil de poésie, entre vers et prose, Seth revendique le droit à la métamorphose et épouse tour à tour une myriade de genres. Cette constellation générique manifeste l’aversion profonde de l’auteur pour l’uniformité et son rejet du cloisonnement. L’œuvre de Seth ne peut en effet être fixée ni génériquement, ni contextuellement : les ancrages successifs de l’auteur dans des décors poétiques radicalement différents laissent en effet transparaître la pluralité irréductible de ses amarres culturelles. Riche d’une multiplicité d’enracinements, cette œuvre polymorphe défie toute catégorisation. L’hétérogénéité de cette production littéraire masque cependant une pratique organisée du pastiche. Celle-ci s’impose comme une véritable dynamique de création : les œuvres de Seth puisent en effet leur "matière première" dans les textes canoniques de la littérature européenne, affichant une volonté souvent jugée démodée de retour à la tradition. Pourquoi Vikram Seth a-t-il aussi ostensiblement recours au pastiche, pratique traditionnellement dépréciée en Occident ? Si certains critiques dénoncent le caractère en apparence apolitique de cette écriture, le pastiche ne saurait se réduire ici à une reprise mécanique ou nostalgique de textes toujours déjà écrits, mais acquiert au contraire une dimension critique à travers la notion de "mimicry". Toute l’œuvre de Vikram met en relief le caractère radicalement énonciatif de la textualité, soulignant avec force l’historicité du langage. / Born in Calcutta in 1952, Vikram Seth occupies a highly original place on the postcolonial literary scene, owing to the dazzling variety of his work. Indeed, his career has been one of restless reinvention: skipping from economist to poet, to travel writer, to novelist-in-verse, to librettist, to translator and to children’s writer, Vikram Seth even tried his hand at biography in Two Lives (2005). His writing displays a deep-seated abhorrence of uniformity: every new book by Seth creates a fresh departure in genre and theme, and moves seamlessly from one geographical and cultural location to another, revealing a distinct cosmopolitan sensibility that makes Seth’s affiliations and cultural moorings all but impossible to fathom. Seth’s protean opus thus proves miraculously immune to any definitive categorization. In fact, however, the generic heterogeneity of Seth’s work masks a hidden unity, which lies in a deliberate use of pastiche: Vikram Seth treats Western canonical texts as raw material, in an ostensibly unfashionable attempt to go back to earlier models of literary tradition. Why does Seth strive to preserve the European literary legacy so ostentatiously through the use of pastiche, a practice that is traditionally belittled in the West? Although current critiques of Vikram Seth’s writing berate him for evading the politics of his own cultural, historical and political location, I will argue that pastiche acquires a critical dimension in Seth’s work through the notion of "mimicry". Vikram Seth’s work sheds light on the radically enunciative quality of textuality, throwing into sharp relief the historicity of language.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030145 |
Date | 30 November 2012 |
Creators | Heydari-Malayeri, Mélanie |
Contributors | Paris 3, State university of New York, Baneth-Nouailhetas, Emilienne L., Porée, Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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