Près de deux tiers des sortants de prison sont recondamnés durant les cinq années suivant leur libération. Ce constat simple interroge : peut-on imaginer des solutions au problème social de la récidive ? Quel peut être le rôle de l’économiste et du sociologue en la matière ? Comment sont construits ces chiffres et qu’omettent-ils de dire ? Combinant méthodes quantitatives et qualitatives, cette thèse examine la construction sociale des statistiques pénitentiaires. Elle apporte une contribution en matière de connaissance économétrique des comportements de récidive, mais aussi en matière de sociologie de la quantification et plus largement de sociologie et d’économie du droit. Elle mobilise également la théorie de l’économie des conventions.Dans la première partie, nous passons en revue la littérature économique existant au sujet de l’efficacité des sanctions pénales, avant de présenter une étude originale montrant que les condamnés ayant bénéficié d’un bracelet électronique récidivent moins ceteris paribus que ceux qui ont été incarcéré. Dans la seconde partie, nous plongeons dans la fabrique des statistiques pénitentiaires, c’est-à-dire dans les prisons : comment sont fabriquées les données que nous avons utilisées pour nos travaux économétriques ? Dans la troisième partie, nous explorons un autre angle mort des statistiques en nous intéressant au biais de sélection construit dans les tribunaux : comment les juges de l’application des peines choisissent-ils les bénéficiaires d’un aménagement de peine ? / About two third of ex-inmates are re-convicted during the five years following their release. This simple fact raises many questions: what can we do to fight recidivism? What role shold economists and sociologists play in this regard? How are these statistics established and what do they omit?Based on mixed methods, this thesis investigates the social construction of prison statistics. It contributes to econometrics in terms of recidivism behaviors, but also to the sociology of quantification and more broadly to law sociology and economics. It also uses the economics of convention theory.In the first part, we review the existing economic literature about the efficacity of penal sanctions. We then present an original study which shows that convicts who undergo electronic monitoring do re-offend less ceteris paribus than those who have been into jails. In the second part, analyse how prison statistics are established in detail: how is the data that we used in our econometric work created?In the third and last part, we explore another blind spot of the econometric method, namely selection bias. How do judges chose who will obtain an alternative to prison?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017SACLN045 |
Date | 30 November 2017 |
Creators | Henneguelle, Anaïs |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Bessy, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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