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La prison comme école du crime : l'influence des codétenus sur les trajectoires de spécialisation criminelle

La littérature abordant la spécialisation criminelle est abondante, mais on en connait peu sur l'effet des interactions sociales entre les contrevenants sur la spécialisation. Les quelques études sur ce sujet portent surtout sur le nombre de pairs avec qui les contrevenants sont en interaction et non la nature des délits de ces pairs. De plus, peu d'études sur l'effet des pairs ont été réalisées en détention. Cette étude vise à vérifier l'influence des codétenus sur les trajectoires de spécialisation criminelle, tentant de répondre à la question : est-ce que la prison est l'école du crime. Ce projet est basé sur des données de gestion carcérale du ministère de la Sécurité publique. Les données sont disponibles du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2017 pour l'ensemble des centres de détentions actifs durant cette période. Au cours de la période d'observation, 166 879 personnes ont été détenues dans les différents établissements de détentions provinciales au Québec. Les données de partage de cellule sont utilisées pour définir les relations entre les codétenus et les données sur la récidive nous informent sur les trajectoires criminelles. Pour vérifier l'influence des codétenus sur les trajectoires de spécialisation criminelle, les données sont classées en dyade entre chaque codétenu qui ont été incarcérés ensemble pour chaque type de délits afin que ces derniers soient analysés de manière indépendante. Au total, on dénombre 306 561 dyades de codétenus, multipliées par dix types de délits pour un échantillon total de 3 065 610 dyades-type. Des régressions logistiques sont utilisées pour mesurer l'effet des codétenus sur les trajectoires de spécialisation criminelle. L'effet des codétenus sur les trajectoires de spécialisation varie selon le type de crime et si les codétenus ont les mêmes antécédents criminels ou non. La majorité des attributs des codétenus affectent l'influence sociale sur les trajectoires de spécialisation criminelle. Ces effets sont interprétés selon les notions d'apprentissage par les pairs et de la dissuasion vicariante. Les résultats de cette étude sur l'effet des pairs en prison sur les trajectoires de spécialisation criminelle nous portent à conclure que la prison est bel et bien l'école du crime. / Literature on criminal specialization is abundant but we know little on the effect of social interactions between offenders on criminal specialization. The few studies on this topic consider mainly the number of peers in a network and the interactions between them and not on the types of crimes committed by these peers. Moreover, few studies on peer effects in detention have been realized. This study aims to verify the influence of cellmates on criminal specialization trajectories, to attempt answering this question: is prison the school of crime. This project uses administrative prison data maintained by the ministry of public safety. Data are available between January 1st, 2007 and December 31st, 2017 for all active prisons during this period. During this observation period, 166 879 people were incarcerated in provincial prisons in Quebec. Data on cell composition are used to define relations between cellmates and data on future incarcerations inform us on criminal trajectories. To verify influence of cellmates on criminal specialization trajectories, data are classified as dyads between cellmates for each types of crimes in order to analyze them in an independent manner. In total, we count 306 561 dyads of cellmates multiplied by 10 types of crimes for a total sample of 3 065 610 dyads-type. Logistic regressions are used to measure peer effects on criminal specialization trajectories. Peer effects on criminal specialization trajectories vary according to the type of crime committed and if cellmates have committed the same type of crime. The majority of cellmates attributes affects social influence on criminal specialization trajectories. These results are interpreted according to notions of social learning and vicarious deterrence. Peer effects on criminal specialization trajectories allow us to conclude that prison is indeed the school of crime.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/152163
Date03 October 2024
CreatorsPoliquin, Anthony
ContributorsCharette, Yanick
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Format1 ressource en ligne (ix, 98 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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