Deux fois plus de bien-être en consommant deux fois moins de ressources : visant à l’origine des objectifs d’efficience des modes de production, le concept de « facteur 4 » s’est peu à peu modifié au début du XXIème siècle pour se focaliser sur la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre. De nos jours, le facteur 4 est un objectif fractal, faisant référence selon l’échelle étudiée à deux ensembles différents mais reliés : le facteur 4 climatique (à l’échelle nationale) et le facteur 4 énergétique (à l’échelle micro-économique). Le facteur 4 énergétique, transposition des questions climatiques (GES) aux aspects de maîtrise de l’énergie a largement été développé au sein d’un secteur économique : le bâtiment. Ce dernier, de par son gisement d’économies d’énergie, a fait l’objet d’un engouement important s’étant concrétisé par la mise en place de réglementations, labels et scénarios prospectifs dans le but d’orienter et de proposer des directions vers l’atteinte du facteur 4. Malgré tout, la transposition pratique d’objectifs théoriques se heurte à la complexité du système composant ce secteur. Cette complexité est due à la diversité du bâti mais aussi, et surtout, aux nombreux acteurs qu’il est nécessaire de mobiliser. L’enjeu de cette recherche est d’étudier le système complexe que représente le secteur du bâtiment et ses acteurs, face à l’atteinte du Facteur 4. Cette thèse propose notamment d’identifier les points de blocage, ainsi que les facteurs de succès lors d’opérations de rénovation et de construction ; objectif revenant à poser la question suivante : quels sont les freins et leviers d’action rencontrés par les acteurs pour l’atteinte du facteur 4 dans le bâtiment ? Pour ce faire, nous avons choisi d’étudier en détail le cas du département de la Loire et envisagé par la suite la transposition des enseignements tirés sur ce département à l’ensemble de la France. Une vingtaine d’entretiens couplés à un questionnaire semi-directif auprès de plus de 200 acteurs professionnels du bâtiment ont été réalisés. Ces enquêtes qualitatives et quantitatives ont permis d’identifier et classer 24 types de freins, relevant de problématiques financières, techniques, réglementaires et comportementales ainsi que les principaux leviers pouvant permettre de les contourner. Au travers des discours et résultats obtenus, les contraintes financières et comportementales apparaissent prépondérantes pour les acteurs interrogés. Malgré tout, l’enchevêtrement des freins et l’interrelation de ces derniers entre catégories imposent une conclusion : le système actuel, face aux contraintes du facteur 4, nécessite non pas une adaptation voire une évolution mais une refonte des modes de penser et de faire. Cette refonte, prônant les concepts de sobriété et d’efficacité, nécessite d’ordonnancer ces derniers : la sobriété de conception constitue alors une étape préalable à l’efficacité énergétique, elle-même précurseur de la sobriété d’utilisation. Une recherche-action menée sur 3 projets de rénovation sur le territoire de Saint-Etienne Métropole et couplant plus d’une centaine d’entretiens auprès de locataires de logement sociaux confirme cet agencement. Les utilisateurs, acteurs incontournables d’un projet, au travers d’une augmentation de leur niveau de confort conditionnent la sobriété à l’amélioration des niveaux de performances du logement. Cette sobriété, testée au travers de simulations thermiques dynamiques sur trois variables d’utilisation (température, taux d’occupation, fermeture des volets) pouvant permettre une division par deux des consommations du bâti. / Doubling Wealth - Halving Resource Use: from the original goals of efficiency production methods, the concept of "factor 4" has gradually changed in the early twenty-first century to focus on the division by 4 of greenhouse gas emissions. Today, Factor 4 depending on the scale refers to two different but interrelated concepts: climate factor 4 (national scale) and the energy factor 4 (at the micro-economic scale). Energy factor 4, transposition of climate issues (GHG) to the aspects of energy management has largely been developed in one sector of economy: the building sector. This sector, through its pool of savings has demonstrated widespread enthusiasm and has realized the implementation of regulations, labels and scenarios to guide and suggest directions towards the factor 4. Nevertheless, the practical implementation of theoretical objectives is hampered by the complexity of this sector. This complexity is due to the diversity of buildings, but also and above all, to the variety of actors who need to be mobilized. The aim of this research is to study the complex system represented by the construction industry and its actors, faced with the objective of factor 4. This thesis proposes to identify bottlenecks and success factors in operations and construction renovation as so ask the question: what are the barriers and levers encountered by actors trying to achieve the factor 4 in the building sector? To do this, we chose to study in detail the case of the Loire department and then consider whether lessons learned on this department could be applied to all France. Twenty interviews coupled with a questionnaire completed by over 200 professional actors in the building sector have been done. These qualitative and quantitative surveys have identified and classified 24 types of barriers relating to financial, technical, regulatory and behavioural issues as well as key levers that can help to overcome them. Through analysis of results, behavioural and financial issues appear to be paramount for the interviewed actors. Still, the variety of barriers and their interrelationship requires one conclusion: the current system, constrained by the objective of factor 4 requires not an adaptation or an evolution but a redesign of modes of thinking and acting. This redesign, advocating the concepts of sufficiency and efficiency needs to be ordered: the sufficiency of design is a preliminary step to energy efficiency, itself a precursor to the sufficiency of use. Action research conducted on three renovation projects in the territory of Saint-Etienne and combining more than one hundred interviews with tenants of social housing company confirms this arrangement. Inhabitants, as key actors of a project, stipulate that an increase in their comfort level combined to an improvement of housing performance, as a condition to their sufficiency. This sufficiency tested through thermal dynamic simulations (temperature, occupancy, closing the shutters) could allow a halving of building consumption.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012EMSE0649 |
Date | 26 March 2012 |
Creators | Villot, Jonathan |
Contributors | Saint-Etienne, EMSE, Laforest, Valérie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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