L’architecte Claude Jean-Baptiste Jallier de Savault est une figure méconnue dont la redécouverte est relativement récente. Né en 1739 à Château-Chinon, il est élevé dans une famille bourgeoise de culture protestante. Au cours des années 1750, il s’installe à Paris et intègre l’agence de Jacques-Germain Soufflot, alors en pleine effervescence. Le cursus académique qu’il mène en parallèle de cette formation pratique, est couronné par deux seconds Prix en 1758 et en 1760. Soutenu par son maître et par Charles-Nicolas Cochin, il obtient un brevet d’élève architecte de l’Académie de France à Rome et séjourne au Palais Mancini en 1762. À son retour, il poursuit son apprentissage auprès d’Ange-Jacques Gabriel avant d’entamer une carrière au service des financiers d’Ancien Régime. Cette clientèle, à majorité protestante, lui offre l’opportunité de réaliser divers projets à Paris, mais également dans le nord-est du royaume, ainsi qu’en Suisse. Les dernières années du règne de Louis XVI, marquées par l’accession de Jacques Necker à la Direction générale des Finances, constituent le moment fort de sa carrière. Les deux succès publics qu’il remporte à cette époque (Place royale de Brest et hôtel de la Caisse d’escompte) ne voient pourtant jamais le jour, du fait des événements qui agitent le royaume. Après une parenthèse politique dans les premiers temps de la Révolution, il est employé par la Commission des travaux publics avant de devenir architecte des bâtiments civils sous le Directoire. Ce poste, qu’il occupe jusqu’à sa mort, en 1806, lui accorde un statut officiel qui constitue finalement l’aboutissement de la quête de légitimité qu’il mène tout au long de sa carrière. / The architect Claude Jean-Baptiste Jallier de Savault is an unsung figure whose rediscovery is relatively recent. Born in 1739 in Château-Chinon, he grew up in the Protestant milieu of a tradesman family. In the 1750s, he moved to Paris and joined the office of Jacques-Germain Soufflot, then at the height of its activity. The academic course he followed in parallel with this practical training was crowned by two second prizes in 1758 and in 1760. Supported by his master and Charles-Nicolas Cochin, he was accorded the status of a student architect of the Academy of France in Rome and resided at the Palais Mancini in 1762. Upon his return, he continued his apprenticeship with Ange-Jacques Gabriel before starting a career in the service of financiers of the Ancien Régime. This mostly Protestant clientele offered him the opportunity to carry out various projects in Paris, in thenorth-east of the kingdom, as well as in Switzerland. The last years of the reign of Louis XVI, marked by the accession of Jacques Necker to the Directorate General of Finance, was a propitious time in his career. Given thekingdom’s worsening political and financial situation, however, his two public commissions from this time (the Royal square of Brest and the Paris headquarters of the Caisse d’Escompte) were never built. After a brief engagement in political life in the early days of the Revolution, he was employed by the Public Works Commissionand subsequently became an architect of civil buildings under the Directory. With this post, which he held until his death in 1806, he finally gained something of the official status and legitimacy that had long eluded him.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SORUL141 |
Date | 24 November 2018 |
Creators | Plouzennec, Yvon |
Contributors | Sorbonne université, Gady, Alexandre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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