La problématique de l’obésité a progressé au cours des dernières décennies et elle est aujourd’hui un enjeu important de santé publique à travers le monde. Un fait plus inquiétant encore; de plus en plus d’individus présentent une forme plus sévère de l’obésité s’exposant ainsi aux complications physiques et psychologiques qui en découlent. Pour une majorité de ces individus qui souffrent d’obésité sévère (Indice de masse corporelle : IMC > 40 kg/m²), les traitements conventionnels de perte de poids s’avèrent la plupart du temps inefficaces. Pour cette raison, plusieurs se tournent vers la chirurgie bariatrique pour améliorer leur condition. Depuis 2013, la gastrectomie verticale par laparoscopie (GL) est la technique chirurgicale la plus pratiquée dans le domaine bariatrique au Canada et au Québec. Bien qu’elle occasionne de faibles taux de complications et de bons résultats de perte de poids à court terme, il semble qu’elle s’accompagne d’une reprise de poids chez certains patients après deux ans post-chirurgie. Selon certains chercheurs, ce regain de poids serait en partie expliqué par les comportements alimentaires adoptés par les patients en période postopératoire. La présente étude avait donc pour objectif principal d’approfondir la compréhension de l’effet de la GL sur certains comportements et attitudes alimentaires à huit mois post-chirurgie. Pour ce faire, 76 individus ayant reçu la GL (55 femmes et 21 hommes), présentant un âge moyen de 41 ans et un IMC moyen de 48.1 kg/m², ont été recrutés à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) et invités à remplir des questionnaires évaluant les comportements alimentaires avant et huit mois après la chirurgie. Les résultats des analyses de corrélation indiquent que les comportements alimentaires que présentent les participants avant et après la chirurgie ne seraient pas liés au pourcentage d’excès de poids perdu (PEP) à huit mois. Des analyses de corrélation montrent néanmoins un changement intéressant dans les patrons de relation qui lient la dépendance alimentaire (DA), la susceptibilité à la faim et la restriction; la DA et la susceptibilité à la faim étant associées négativement à la restriction en période préopératoire, alors qu’elles le sont positivement huit mois postopératoires. Les analyses de variances à mesures répétées (ANOVAS) montrent une diminution significative de la dépendance alimentaire (DA), de la désinhibition, de la restriction et de la susceptibilité à la faim huit mois après la chirurgie, alors que la préoccupation par rapport au poids demeure inchangée. Cela suggère que la perte de poids engendrée par la chirurgie ne modifie pas, du moins à court terme, les préoccupations que les patients entretiennent par rapport à leur corps et à leur poids. Une perception de soi profondément ancrée, ou encore la crainte éventuelle de reprendre du poids pourraient être en lien avec ces préoccupations, ce qui évoque l’importance d’offrir un soutien aux patients en période postopératoire.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/36274 |
Date | 29 August 2019 |
Creators | Guenette, Andrée-Anne |
Contributors | Bégin, Catherine |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (ix, 76 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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