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L’Institut Musulman de la Grande Mosquée de Paris (1916-2015) : vers un Islam de France ? / The Muslim Institute of the Great Mosque of Paris (1916-2015) : towards an Islam of France?

Emblème de l’Islam en France créé en contexte colonial, la Mosquée de Paris fut inaugurée en 1926 pour remercier les musulmans morts pour la France, mais surtout pour la consacrer en tant que «puissance musulmane». Espace cultuel, culturel et diplomatique, elle souhaite incarner une vitrine prestigieuse de l’Islam Hexagonal. Dotée d'un financement et de statuts controversés, elle était considérée comme française, mais l'Algérie à partir de 1982, a joué un rôle clé, pour présider à sa destinée. Malgré les mutations dont elle fut l’objet, elle pensait incarner un lieu d'interface privilégié entre un Islam pluriel en quête de reconnaissance et des pouvoirs publics, tenant à faire émerger des représentants tenus pour légitimes. L’Institut Musulman de la Mosquée de Paris a prospéré jusqu’au milieu des années 1990, grâce au difficile équilibre qu’il a maintenu dans le cadre d’une relation tripartite mettant en jeu les musulmans de France, les pouvoirs publics français et algériens, ainsi qu’avec des acteurs du paysage islamique français. Elle demeurait la seule institution islamique dotée d’une forme de capital légitimité. Toutefois, la décennie 1990 préfigurait une perte d’éclat due à l’effritement de ce fragile équilibre, annonçant la mise en cause, du rôle d’acteur intermédiaire privilégié, qu’elle occupait jusque-là. Les causes et la genèse de ce déclin restituées à travers une grille d’analyse ternaire, retraçant la nature des relations entre religieux et représentants institutionnels français et étrangers, la régulation publique de l’Islam et la transformation de la sociologie des fidèles, impliquant une réflexion sur la validité de la notion «d’Islam de France». / As an emblem of Islam in France, The Great Mosque of Paris was inaugurated in 1926, in a colonial context, in honor of the Muslims “who died for France “, but more so as a consecration of France as « a Muslim power ». As a place of worship, culture, and diplomacy, this institution wishes to stand as a prestigious showcase of Islam in the hexagon. While it benefitted from controversial sources of funding and statutes, this Mosque was considered as French, until 1982, when Algeria started to play a key role in presiding over the destiny of the institution. Despite its numerous transformations, the Mosque of Paris sought to be perceived as a privileged interface between a pluralistic Islam that sought recognition on the one hand, and French authorities who were concerned with establishing legitimate Muslim representatives on the other. The Mosque of Paris was prosperous until the mid 1990s, painfully achieving a balancing act in the tripartite relationship between Muslims, French and Algerian public authorities, as well as some actors of the Islamic landscape in France. It remained the sole Islamic institution that had acquired a form of legitimacy. However, with the 1990s it gradually lost its influence and its role as an intermediate player, largely as a consequence of its tripartite relationship’s fragility. The causes and genesis of this decline will be restituted through a three-part analysis which will examine the nature of the relationships between religious leaders and French or foreign institutional representatives, the public regulation of Islam and transformations in the sociology of worshippers. Finally it will consider the validity of the concept of an “Islam of France”.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016EPHE5090
Date12 December 2016
CreatorsMameri-Chaambi, Dorra
ContributorsParis, EPHE, Portier, Philippe
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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