Se tuer, se punir, se laisser tomber, ce sont autant de manières de traduire en actes ce que le sujet ne peut pas dire. Sous l’emprise de son héritage et des énoncés qui l’ont fait exister et l’ont laissé tomber dans ce monde, ce sujet est en quête de son histoire, voire de son destin, cette puissance parentale si encombrante qui donne le sens tragique et d’anticipation à l’existence. Bien que la mort ait ce caractère négatif, vide de contenu, elle n’en implique pas moins la disparition du sujet : l’énonciation de la mort dénonce. Le suicide constitue un paradoxe existentiel caractérisé par cette économie unique entre jouissance et auto-punition. Notre relation au destin est un travail d'écriture qui engage le sujet, l’acte de commencement et la hâte de sa fin. Voici l’un des constats cliniques : l’individu meurt de ses conflits internes. Cette thèse propose une réflexion théorique à travers différentes études cliniques qui ont surgi d’une pratique aux urgences psychiatriques avec une approche trans-nosographique. Le sadisme originaire montre cette tendance cruelle et agressive envers nous-mêmes. Les fantasmes masochistes expriment le sentiment de culpabilité, comme si le sujet avait commis un crime qui devait être expié par la douleur ; par la culpabilité inconsciente nous identifions ce besoin de punition. Cependant, il n’y a pas d’impulsion suicidaire sans impulsion meurtrière. L’injonction de mort travaille comme un mot d’ordre qui oblige le sujet à sortir de la scène sans oublier la complexité de ce qui d’un point de vue économique implique la satisfaction libidinale d’un suicide. Cette part d’énigme demeure un réel défi pour la psychanalyse, toutefois le sujet peut compter sur elle pour une autre écriture de son histoire. Comme une valse à mille temps, qui s'offre encore le temps, de s'offrir des détours du côté de l'amour, nous avons la conviction que le destin est muable et la subversion du sujet toujours possible. / Suicide, self-punishment, and giving up on oneself, are all acts that translate the ineffable. Controlled by one’s heritage and the discourse that bring the subject into existence or abandonment, a search is launched for one’s history or even destiny, the burdening parental authority which leads to a tragic anticipation of existence. If death has a texture of dull emptiness, it nonetheless strikingly denounces the end of a life. Suicide signals an extraordinary paradox, a unique blend of satisfaction and self-punishment. Destiny forces the subject to act out his beginning and expedite his end. Here is one of our clinical perceptions: the individual dies from his internal conflicts. This dissertation is a transnosographic analysis of case studies drawn from an emergency psychiatric unit. Primary sadism reveals cruel and aggressive treatment of oneself. Masochistic fantasies express guilt, as if the subject could only atone for his “crimes” through pain: unconscious guilt gives us this need for punishment. However, suicide always implies a wish to murder others. Death wish implies libidinal satisfaction. This enigmatic aspect remains a real challenge for psychoanalysis. Still, we believe that there is always time for the treatment to re-write one’s destiny and reverse suicidal tendencies.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCD010 |
Date | 11 September 2018 |
Creators | Vasquez d’Almeida, Alexandra |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Bourgain, Anne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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