Guy Viau s'est illustré dans divers secteurs de la vie artistique canadienne française. Peintre, décorateur-ensemblier, professeur de peinture et d'histoire de l'art, critique d'art dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, auteur d'un livre sur la peinture moderne, muséologue, sont autant d'actions qu'il exerça au cours de sa vie et qui firent de lui un véritable animateur des arts dans notre pays. La découverte de l'art comme facteur essentiel à une meilleure compréhension du monde est révélé à Viau dès sa période d'apprentissage à l'Ecole du Meuble au tout début des années 1940. Paul-Emile Borduas fut à l'origine de cet éveil et exerça une profonde influence sur les nombreuses activités qu'entreprendra Viau par la suite. Parmi celles-ci, se trouve la critique d'art dont l'élaboration repose en grande partie sur son interprétation des notions automatistes développées pour la plupart par Borduas en 1942 et reprises en 1948 par tout le groupe automatiste dans Refus global. Deux moments marquent la carrière de critique d'art de Guy Viau. Une première tentative, à l'automne 1943, qui se résume à une série de cinq articles publiés dans les pages artistiques du Quartier latin et qui révèle une prise de position en faveur des nouveaux principes véhiculés par Borduas. Jugées comme très importantes à l'époque, les interventions écrites de Viau s'interrompent néanmoins quelques années. En effet, il ne reprend la plume qu'en 1947, alors qu'il est en voyage d'études à Paris, pour commenter l'exposition des automatistes à la galerie Luxembourg. De retour au pays, il occupe entre autre un poste de professeur à l'Ecole du Meuble et ce n'est qu'au tout début des années 1950 qu'il revient à la critique d'art pour s'y consacrer définitivement. Si les interventions de Viau au Quartier latin étaient entièrement axées sur les nouvelles propositions de l'art vivant et les nouvelles théories automatistes, on constate à la suite de cette absence de quelques années un changement de position à l'égard de l'automatisme. En effet, lorsque Viau abandonne le milieu de la création en 1944 pour se destiner à la décoration intérieure et à ses autres activités, il semble se départir également à certains égards du sens profond qu'il accordait en 1943 aux notions qui alimentaient son discours. Absent du manifeste Refus global en raison de ses opinions religieuses, Viau témoigne néanmoins d'une fidélité envers son professeur Paul- Emile Borduas, auquel il consacre une très large place dans son oeuvre critique et au profit duquel il néglige l'apport des autres membres du groupe. Il se détache même de l'idéologie automatiste sur certains points et en interprète à sa façon le discours. C'est pourquoi on ne peut le considérer, comme il en a été souvent le cas, un combattant de l'automatisme. Néanmoins, il ne fait aucun doute que son action tendant vers une meilleure compréhension des nouvelles problématiques de l'art contemporain et vers une intégration du pouvoir de la création dans la société prolonge l'action automatiste entreprise au cours des années 1940.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/54545 |
Date | 16 April 2024 |
Creators | Grandbois, Michèle, Grandbois, Michèle |
Contributors | Saint-Martin, Fernande |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | xiv, 169 feuillets, application/pdf |
Coverage | 20e siècle. |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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